Ten Low

Parfois, je me demande si les équipes marketing ont lu le livre qu’elles vendent… Concernant Ten Low de Stark Holborn, le roman a été comparé à Dune, à Firefly, à la prose de Becky Chambers ou à Mad Max… Disons-le franchement : ces comparaisons sont fausses (vaguement peut-être Mad Max: Fury Road, mais de très loin). De Dune, le seul point commun est que Factus sur lequel se déroule l’histoire est un monde principalement désertique, mais avec une discipline de l’eau bien moins stricte… De Firefly, vaguement le mélange western et science-fiction, mais sans sauter d’un monde à l’autre et sans suivre une bande de vétérans. De Becky Chambers ? Là, j’avoue que je sèche complètement, ce n’est pas du tout un roman à l’ambiance douce et feel good comme les écrit si bien Becky. De Mad Max ? Des courses-poursuites, des bandes rivales et de gros engins…
Si je devais comparer Ten Low à une œuvre précédente, ce serait peut-être à un western crasseux de Sergio Leone mâtiné de fantastique (à la Bone Tomahawk) dans un cadre science-fictif.
Sachant que la majorité des personnages sont des variations de la Furiosa du dernier Mad Max, à différents âges de sa vie. Mais le mieux est de vous faire votre propre avis, et surtout de ne pas chercher de comparaison quelconque. La Ten Low du titre est docteur, vétérane d’une guerre et ancienne prisonnière dont la peine a été commuée à l’exil sur Factus, une lune désertique dont les zones les plus civilisées ressemblent au Far-Ouest américain et les zones autres sont hantées par les Seekers, une bande de sauterelles humaines désossant les vaisseaux et les corps suivant leurs besoins mystérieux sous la houlette de la mystérieuse Hel, et par les Ifs, des entités attirées par les choix et les probabilités. Elle découvre le Général, une enfant-soldat de 13 ans, dans les restes d’un vaisseau écrasé et décide de l’accompagner en sécurité, même si elle était dans le camp opposé de la guerre. Et évidemment, tout ne se passera pas comme prévu : il y aura des rencontres, des combats acharnés, des sacrifices à faire, des trahisons et un « happy end » (si l’on peut dire) après beaucoup de sang, de sueur et de larmes versées. Il y aura également des introspections et d’une certaine façon les premiers pas de Ten vers la rédemption après l’acte terrible qui l’a menée à Factus. Même si nous sommes dans un monde de science-fiction avec tout un système solaire mentionné de-ci, de-là, l’atmosphère du roman est étouffante et confinée à cette lune. Le rythme est soutenu, trop parfois quand on aurait aimé que Stark Holborn s’attarde sur un élément de son univers pour mieux le comprendre. Peut-être en apprendrons-nous plus avec Hel’s Eight, qui reprend l’histoire quelques années après Ten Low. En attendant cette première chevauchée en compagnie de la médic la plus sarcastique de Factus ne connaît aucun temps mort et plaira certainement aux amateurs d’action ! Et si vous ne lisez pas en anglais, le roman devrait être disponible en novembre chez Albin Michel Imaginaire sous le titre La Porteuse de mort.

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