Un Pays de fantômes

« Nous sommes anarchistes et nous sommes immortels. » Voici l’une des nombreuses phrases tirées de Un Pays de fantômes de Margaret Killjoy qui restent en tête, bien après le livre se soit refermé. Et qui donnent envie, une fois le livre lu, de le prêter encore et encore, pour que les gens comprennent son message, ou simplement pour qu’ils se laissent porter par la balade.
Attention, ce roman assez court est classé en fantasy car il se passe dans une contrée imaginaire, mais il ne comporte aucune magie ni technologie avancée qui pourrait suspendre l’incrédulité (à peine la façon dont sont fabriqués les œufs de feu semble assez… délicate, mais pas foncièrement impossible en l’état des connaissances présupposées – grosso modo, les débuts de la Révolution industrielle et du chemin de fer).
Nous y suivons Dimos Horacki, un journaliste venu de Borolie chargé de suivre un général célébré dans tout l’empire dans son entreprise de « civilisation », et de mise au pas, des peuplades montagnardes. L’affaire tourne vite court et Dimos se retrouve au milieu du fameux « pays de fantômes » à découvrir qu’un autre mode de vie est possible, sans gouvernement, ni règles arbitraires, mais avec de la liberté, de la solidarité et beaucoup de discussions. Et il va aider, à sa façon, les habitants du pays – autochtones comme réfugiés venus d’ailleurs – à se défendre contre l’empire d’où il est originaire, et à trouver un terrain d’entente entre eux tous.
Sous la forme d’une fable, Margaret Killjoy nous présente donc différentes formes de sociétés anarchistes avec leurs mode de fonctionnement (dont une Katar aux tendances libertariennes – l’autrice est américaine – qui sert de repoussoir au pays de fantômes), leurs bénéfices et leurs inconvénients. Mais elle le fait sans oublier de nous raconter une histoire et de nous donner envie de s’attacher à ses personnages, Dimos en tête (mais également Grem, Dory et les chiens pour ma part), ce qui fait que le récit se lit très facilement et très – trop peut-être – rapidement. Un régal !

Un Pays de fantômes
de Margaret Killjoy
traduction de Mattieu Prioux
Éditions Pocket

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