J’ai souvent vu passer le nom de Neal Asher en science-fiction, mais hormis Grindlinked, lu au moment de sa sortie et oublié depuis, je ne m’étais jamais plongée dans son œuvre. Quand Netgalley proposa The Soldier en lecture avancée, je fus suffisamment intriguée pour tenter l’aventure.
Comme Grindlinked, et d’après Wikipédia quatorze autres romans et de multiples nouvelles, The Soldier se situe dans l’univers de Polity. Si vous le connaissez bien, vous y trouverez vite vos marques, même si Ian Cormac n’est plus du tout présent dans ce livre. Si vous n’avez lu aucun livre dans cet univers, ou si comme moi vous avez quasiment tout oublié, pas de panique. The Soldier est le premier volume d’une nouvelle série, Rise of the Jain, et semble se situer quelques siècles après les autres. Les différents protagonistes (humains, IA, extra-terrestres ou mélange de deux ou trois catégories) sont présentés en préambule du roman, juste avant un lexique expliquant certains concepts. De plus, tout au long du livre, les explications d’une particularité ou d’un point d’histoire arrivent pour mettre au courant tel ou tel personnage de ce qu’il s’est passé en son absence sans que cela ne soit fait de manière trop lourde. Une phrase bien placée suffit parfois à comprendre un élément présenté trois pages auparavant.
Et l’histoire de The Soldier ? Accrocheuse est le seul mot qui me vient à l’esprit. Je ne suis pas particulièrement friande de science-fiction militaire et pourtant cette histoire narrant les préparations d’une guerre spatiale d’une ampleur encore non mesurée m’a séduite. Même si je dois reconnaître avoir survolé les descriptifs de combats stellaires quitte à revenir quelques pages en arrière si besoin.
La variété des points de vue m’a plu. Nous avons des humains (Cog, Trike, Ruth, Orlandine), des IA (Earth Central, Angel, Pragus, The Wheel), des extraterrestres (Dragon, The Client, les Pradors). Chacun a son propre agenda, ses propres peurs et ambitions, ses propres sentiments. Et étrangement, ce ne sont pas forcément les humains les plus proches des lecteurs. J’avoue avoir eu un petit coup de cœur pour Bludgeon et Cutter, deux drones de combats vétérans reconvertis dans la construction de mégastructures stellaires. L’histoire concentrée sur quelques mois trouve son origine cinq milliards d’années auparavant lorsque les Jains, race d’extraterrestres si belliqueux que même leurs reliques abandonnées peuvent détruire des civilisations, ont disparu. Sauf que… de vieilles IA se réveillent et des armes antiques refont leurs apparitions.
Malgré l’ampleur épique du récit, le changement permanent de points de vue dans The Soldier apporte la touche personnelle qui permet au lecteur de s’attacher à l’histoire et à ses personnages. Que ce soit Trike au bord de la folie cherchant sa femme Ruth ou The Client seule survivante de sa race à la poursuite de ses origines, tous aident le lecteur à s’ancrer dans cet univers si loin du nôtre.
Et du coup, je vais peut-être relire Grindlinked et d’autres histoires du Polity.
The Soldier
de Neal Asher
Éditions Skyhorse