Sirem et l’oiseau maudit

Décembre est le mois parfait pour lire ou relire des contes et légendes. Et si Sirem et l’oiseau maudit est le premier roman de Yasmine Djebel, il a tout ce qu’il faut pour en faire un grand récit mythique à raconter ou se raconter le soir à la veillée. Avec un petit plus, puisqu’il puise son inspiration dans des mythes, contes et légendes assez peu retranscrits de ce côté de la Méditerranée : ceux du Maghreb.
Tout commence à Afra, une ville marchande du bord de mer, où l’orpheline exilée Sirem coule des jours tranquilles dans le Jardin de son protecteur, Ziri. Mais un incendie, l’arrivée d’un faucon ensorcelé et une arrestation injuste vont la jeter hors de sa vie et sur les routes de la Constellation, l’ensemble des villes sous le contrôle de la régente, dix ans après la guerre des Astres. Entre magie oubliée, prophétie cryptique à souhait et confiance à accorder à de nouvelles venues ou à retrouver, la jeune femme va dénouer peu à peu les fils qui l’empoisonnent et emprisonnent son pays pour enfin prendre en main son destin. Le tout avec son lot de rencontre (avec notamment un petit mécaniste craquant à souhait, de dangers (attentions aux reflets) et de créatures magiques et de monstres. Mais également d’énigmes à résoudre et de pièges à éviter.
En effet, si Sirem va étape par étape s’entourer de compagnons dans sa quête, ceux-ci, hormis par moment le faucon, ne pourront pas compter sur leur force brute et leurs talents guerriers pour progresser. Elle-même se tirera des pires situations par ses mots, et par les liens qu’elle saura tisser ou défaire grâce à eux. Par les accords qu’ils lui permettront de passer et les promesses qu’ils arracheront pour elle.
Accessible dès le collège (je dirais à peu près la 4
e), Sirem et l’oiseau maudit est un récit de fantasy très classique dans sa forme –, une prophétie, une quête, une famille reconstituée – mais avec un fond à la fois original et contemporain. Original, car les péripéties et les créatures rencontrées ne sont pas si fréquentes en fantasy récente, du moins sous cette forme. Et contemporain, car sous ses dehors de conte, il parle de déracinement, d’exil, de guerre et de racisme. Le tout étant un vrai régal qui se lâche difficilement une fois entamé. Attention, ce roman donne aussi très souvent faim. Soyez prévenues !

Sirem et l’oiseau maudit
de Yasmine Djebel
Éditions
Rageot

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