PTSD Radio

Tiens, cela fait longtemps que nous n’avons pas parlé manga par ici… Et étant d’humeur à dévorer des histoires horrifiques, je vous propose une plongée dans PTSD Radio, un manga de Masaaki Nakayama, soi-disant tellement dérangeant que l’auteur ne l’aurait jamais fini au bout de six tomes au Japon, et l’aurait abandonné, car des faits étranges dans sa vie réelle se rapprocherait trop des événements bizarres qu’il avait dessinés dans cette œuvre. En l’occurrence, un seul tome est disponible en France et le deuxième est attendu pour début 2025.
Soyez prévenus. Même si ce volume est imposant, dans un premier temps, PTSD Radio vous perd. Ce n’est pas un récit unique, mais une collection d’histoires très courtes – de trois à six pages en moyenne – avec une chute
certes perturbante ou qui fait sursauter, mais qui a priori n’ont aucun lien entre elles. Pire, elles ne se déroulent pas toutes à la même époque (certains dans le présent – soit les années 2010 correspondant à la publication japonaise ; d’autres dans un passé assez récent ; d’autres pendant la Seconde Guerre mondiale) ni ne suivent les mêmes protagonistes. Et les ressorts horrifiques ne sont pas du tout ceux qui habituellement font réagir les Occidentaux : une masse de cheveux, des corbeaux, un visage dans la nuit, une ombre… Et pourtant ? Ça marche… Et peu à peu des liens se tissent et montre que toutes ces histoires ont un rapport avec une divinité campagnarde Ogushi, que les habitants d’un village honorent (ou exorcisent) en offrant à sa statue, les cheveux de leurs défunts pour leur assurer un passage heureux dans l’au-delà. Quand le rite n’est pas respecté (des enfants ont ouvert la boîte sans prendre garde au talisman, les cheveux rassemblés ne sont pas ceux du mort, une jeune femme a oublié les instructions de sa grand-mère), la réalité se détraque et le surnaturel fait son apparition, le plus souvent au détriment des protagonistes.
Vous pouvez lire ce premier volume d’une traite, vous y perdre et admirer la qualité graphique des pages. Puis vous vous retrouverez à y revenir. Et à vous dire que la radio du titre peut être un indice. Et vous le relirez dans l’ordre des fréquences indiquées au début de chaque chapitre. Et là, l’histoire vous sera dévoilée (en partie, il reste bien des mèches à écarter pour en voir son vrai visage) sous un autre jour.
De quoi donner envie de prendre le tome 2 ? Pour moi, oui ! Mais, certainement pas juste avant de me laver ou de me brosser les cheveux.

PTSD Radio
de 
Masaaki Nakayama
traduction d’Anaïs Koechlin

Éditions
Mangetsu

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