Les Immortelles

Quand un roman young adult se présente dans la lignée de Children of Blood and Bone, je tends l’oreille. Puis dans le cas de The Gilded ones de Namina Forna, j’avoue que le titre m’était sorti de l’esprit, jusqu’à revoir sa couverture reprise dans la traduction française : Les Immortelles 1. Les guerrières au sang doré. Et je décide alors de me laisser tenter.
Commençons une fois n’est pas coutume, cette chronique par les choses qui fâchent : ce livre a-t-il été relu avant son passage à l’impression ? Outre les approximations (des personnes septentrionales qui viennent un coup du sud-est, un coup plus logiquement du nord), des changements de genre (l’héroïne qui répond soudain un : « Heureux de vous rencontrer », alors qu’elle ne se dissimule pas et que son genre est un élément important de l’histoire) et de multiples coquilles, certains passages notamment dans les derniers chapitres m’ont donné l’impression que des phrases, voire des paragraphes entiers, manquaient. Est-ce un exemplaire envoyé avant les corrections finales ? Je l’espère pour l’éditeur.
Mais si vous lisez cette chronique, vous savez que malgré ces défauts, Les immortelles mérite votre attention. De quoi parle-t-il ? De Déka, qui le jour de ses 16 ans s’aperçoit que son sang n’a pas la bonne couleur. Alors que les prêtres et les anciens de son village ne cessent de la mettre à mort (si, si, ce n’est pas une erreur), elle est sauvée et conduite à la capitale pour servir dans un commando d’élite de femmes comme elle, des démones quasi immortelles, et se battre contre les hordes qui menacent l’Empire. Elle va peu à peu perdre toutes ses illusions, remettre en cause toutes ses valeurs et s’apercevoir que la réalité ne correspond pas du tout à ce qu’elle croyait. En se basant sur les mythes d’Afrique de l’Ouest, l’autrice raconte un roman d’émancipation féministe plein de rage, de solidarité et de magie. Et les différents retournements de situation sont bien vu, bien amenés et, hormis la toute fin assez précipitée, plutôt bien trouvés. Déka n’est pas l’héroïne parfaite, elle a suffisamment de défauts pour être attachante, même si personnellement je lui ai préféré ses sœurs de sang, Britta et Belcalis. Attention comme pour Children of Blood and Bone de Tomi Adeyemi, l’autrice ne fait pas dans la dentelle, et les supplices endurés par Déka avant son sauvetage et durant sa formation sont rudes à lire. Et l’univers décrit par Namina Forna est peuplé de créatures intéressantes qui seront, j’espère, plus détaillées et mises en valeur dans le second tome : The Merciless Ones (annoncé en VO pour le printemps 2023).

Les Immortelles – Les guerrières au sang doré
de
Namina Forna
traduction de Jacques Collin

Éditions
De Saxus

NB : Cette chronique s’inscrit dans le défi lecture imaginaire de 2023 concocté par Jean-Yves et Océane. Si le cœur vous dit de participer, allez lire leurs présentations et faites votre propre menu. Arbitrairement, ce livre sera dans la catégorie #M4C5. Il peut correspondre également aux catégories #M1C4, #M1C5, #M3C1, #M3C3, #M5C2,

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.