Vous reprendrez bien un peu de science-fiction japonaise ? Cela tombe bien, la collection Ailleurs et Demain propose enfin Du nouveau monde, une traduction du roman de Yûsuke Kishi paru en 2008 au Japon. Avant toute chose, et comme l’indique clairement la couverture, ce tome n’est que le premier d’une série. Ne vous étonnez pas si les 312 pages pas du récit de Yûsuke Kishi se terminent de façon abrupte. Il faudra attendre le deuxième tome et les suivants pour savoir ce que Saki et ses amis deviennent. Ou si vous êtes réellement impatients de regarder la série d’animation From the New World – Shinsekai Yori.
Quel est donc ce nouveau monde dont parle l’auteur ? D’un futur possible, à plus de 1000 ans de distance. La psychokinésie y a quitté la sphère de l’imaginaire et des phénomènes paranormaux pour être un des éléments du quotidien. Les manipulations génétiques, l’intelligence artificielle et l’holographie ont également fait des progrès spectaculaires. Mais… une nouvelle guerre a éclaté et des siècles sombres ont amené à l’effondrement de la civilisation précédente (la nôtre), à une réduction radicale de la population et à un repli de chaque pays sur ses propres frontières. Le Japon de la narratrice, Saki, est désormais un monde féodal dominé par les moines (bouddhistes, plus que shintoïstes) et les Anciens détenteurs du savoir où elle grandit dans une communauté agricole. À l’âge de 12 ans, elle entre enfin en possession de son jyuryoku, son don de psychokinésie. Elle va donc découvrir une nouvelle école pour apprendre à le maîtriser avec ses camarades. Et surtout s’apercevoir que la société agraire paisible où elle vit cache un passé et des réalités bien plus sombres, avec des guerres meurtrières dans les collines à quelques kilomètres derrière ses frontières.
Du nouveau monde n’est qu’un préambule, mais l’auteur nous donne déjà énormément d’informations dans ce livre, en choisissant de faire d’une Saki adulte la narratrice de son histoire à destination des générations suivantes. Ce qui lui permet de faire des apartés pour expliquer certains éléments de son univers qu’une petite fille ou une jeune adolescente ne pourrait connaître. Et ce qui donne envie d’en savoir plus, notamment sur la façon dont les rats-monstres ont été créés… Et c’est d’autant plus frustrant que l’on devine vite à quelques petits détails près – comme des enfants qui ne rejoignent jamais la « grande » école ou des comportements trop « humains » chez les animaux – que l’horreur n’est jamais tapie très loin des personnages. À découvrir dans le prochain volume, bientôt j’espère ?
Du nouveau monde – t.1
de Yûsuke Kishi
Traduction de May Beck et Dominique Sylvain
Éditions Robert Laffont