Kujô l’implacable

Le nom du mangaka Shôhei Manabe ne m’était pas inconnu, mais je n’avais jamais eu l’occasion de me plonger dans ses œuvres. Après un passage au FIBD, c’est chose faite avec les tome1 de ses deux séries : Ushijima, l’usurier de l’ombre qui ne m’a pas impressionné graphiquement et dont j’ai peur qu’il devienne vite lassant en présentant une succession d’histoire de paumés prêts à tout pour un peu d’argent frais, et Kujô l’implacable qui est en cours depuis deux ans au Japon et dont le premier tome vient d’être publié en France. Et là, vous avez vous le titre de cette chronique, donc vous vous doutez déjà de ma réaction : j’ai eu un gros coup de cœur. Déjà graphiquement, le trait de Shôhei Manabe a énormément évolué entre les deux œuvres. Ses doubles pages quasi photoréalistes et son travail sur la composition et la perspective sont notamment très impressionnants. Plusieurs fois j’ai interrompu ma lecture pour admirer une page ou traquer un détail.
Et l’histoire ? Cette nouvelle série raconte l’histoire de Kujô, un avocat
qui rappelle que « un avocat agit sans principes ni idéologie ». Même s’il va dans sa seconde affaire finir par aider son client plus efficacement que les services sociaux ou qu’un avocat plus engagé et plus humain. Kujo n’a en effet aucun affect ni dans sa vie personnelle ni dans sa vie professionnelle. Ses clients lui étant souvent amenés par un garagiste véreux avec des accointances avec la pègre, il va devoir toujours être à la frontière morale et se servir de la loi en l’appliquant à la lettre à défaut d’en respecter l’esprit. Vous l’aurez compris, pour qui a dévoré Tokyo Vice de Jake Adelstein et qui aime les polars et les séries judiciaires en général, ce nouveau titre manga est à lire absolument. D’autant que le système pénal japonais est très différent du nôtre avec notamment des gardes à vue de 20 jours. Le tout se révèle passionnant, malgré la dureté des sujets traités et je reviendrais surement pour le tome 2.

Kujô l’implacable t.1
De
Shôhei Manabe
Traduction de
Thibaud Desbief (chapitre 1) et Sophie Lucas (chapitres 2 à 7)
Éditions Kana

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