Attention, voici un titre d’un genre rarissime dans mes lectures habituelles : le manga sportif. Il faut dire que n’étant pas particulièrement sportive moi-même, lire des histoires de dépassement de soi grâce à des compétitions ou des matchs à répétition dans une occupation que je ne pratique pas ne m’intéresse pas particulièrement. Et pourtant, j’ai dévoré les trois premiers tomes de MMA-Mixed Martial Artists d’Hiroki Endo. Pourquoi ? D’une part, car comme son nom l’indique, ce manga parle d’arts martiaux. Or j’en pratique en loisir et détente depuis une vingtaine d’années et j’ai côtoyé pas mal de compétiteurs à tous les niveaux. Et dans MMA, je vais retrouver des arts martiaux que j’ai pratiqués (comme le judo) ou que je pratique (comme le JJB) utilisés par certains des personnages. Pour le coup, Hiroki Endo est plutôt très bon dans son dessin, car on reconnaît immédiatement les mouvements, les erreurs que peuvent commettre certains débutants comme Meguru ou Maki, et l’on se prend à suivre avec passion les combats. L’ambiance d’un club multisport centré sur la compétition est également bien représentée, y compris dans le traitement des athlètes féminines par leurs collègues masculins.
Mais s’il n’y avait que le sport, je me serais vite lassée de MMA. Ce titre est intéressant, car nous suivons plusieurs individus, y compris hors du dojo. En premier lieu, Meguru qui a un parcours classique de personnage de shônen : raisonnablement doué pour les arts martiaux, il va d’abord accumuler les défaites avant de chercher à progresser et à trouver un équilibre entre sa vie scolaire et sa passion. Son ancien ami d’enfance, Takashi lui a abandonné ses études par vengeance et compte sur le sport et son passage en tant que compétiteur professionnel pour échapper aux yakuzas. Y arrivera-t-il ? N’étant pas seulement un repoussoir de Meguru, les chapitres qui lui sont consacrés font partie de ceux que j’ai le plus appréciés en bonne fan de polar. Et autour de ces deux-là, gravitent d’autres athlètes comme Yudai et sa rage de vaincre, Maki et son assurance trompeuse, etc. En trois tomes, l’auteur a réussi à m’accrocher à ses personnages, aussi bien ceux de premier plan que les autres. Et je suivrais volontiers la suite de leurs aventures, au moins pour un ou deux tomes.
MMA Mixed Martial Artists
D’Hiroki Endo
Traduction d’Emmanuel Bonavita
Éditions Pika
