La Galaxie vue du sol

Avant d’être connue pour son diptyque Moine et Robot, Becky Chambers a également écrit une série de space opera, Les Voyageurs, qui peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Et justement, La Galaxie vue du sol est le quatrième tome de la série et s’il reprend Pei, l’un des personnages très secondaires du premier L’espace d’un an, il peut se lire de façon totalement indépendante.
Dans Les Voyageurs, l’humanité a rejoint l’UG, une civilisation galactique multi-espèces (tant organique qu’artificielle) et s’insère dans ce melting-pot où chaque race a ses particularités physiques, mais également culturelles et ses tabous. Et justement dans La Galaxie vue du sol, hormis à la toute fin pour une apparition éclair, vous ne verrez aucun humain. Pourtant Becky Chambers nous y parle en douceur de beaucoup de thématiques profondément humaines : la parentalité (choisir ou non d’être parent, élever un adolescent, etc.), le racisme interespèce, l’ostracisation, mais également le choix de vivre ou non suivant les coutumes et les normes de sa propre tribu.
Dans ce livre, elle nous pose à Gora, une planète-étape entre 5 trous de vers, où les vaisseaux peuvent venir faire le plein et leurs passagers se reposer avant la prochaine étape du voyage. Plus exactement, elle nous installe dans le dôme d’Oolo, une Laru qui vit avec son enfant et qui accueille de son mieux les voyageurs. Ce jour là, trois voyageurs sont attendus : un Quelin exilé qui rentre chez lui, Haut-parleuse une Akarak coincée dans son scaphandre et Pei, l’Alueonne qui revient du front et va profiter de sa permission pour retrouver son amant humain. Sauf que… Un problème technique met hors-services tous les satellites de la planète, et que les voyageurs sont coincés au sol pour une durée indéfinie, sans possibilité de joindre l’extérieur. Et dans ce huis-clos, les tensions montent, les rancoeurs s’exacerbent. Mais également, face à des inconnus, les gens se dévoilent peu à peu, abandonnent leur carapace et découvrent eux-mêmes des choses qui les feront grandir et avancer, une fois la panne réparée et leur halte forcée terminée.
Dans ce livre, il n’y a pas de mystère à
résoudre ni d’aventures extraordinaires : le problème affectant les satellites est totalement hors de portée des voyageurs et de leurs hôtes. Ils ne peuvent que prendre leur mal en patience. Et c’est là que Becky Chambers déploie tout son talent : d’une base si petite, elle nous écrit 320 pages qui se lisent sans y penser et nous fait sympathiser avec des êtres dont la morphologie et le mode de vie sont totalement à l’opposé du notre. De la science-fiction la plus pure et la plus solaire qui soit !

La Galaxie vue du sol
de Becky Chambers
traduction de
Marie Surgers
Éditions L’
Atalante

Cette publication a un commentaire

  1. Anna

    Je suis totalement fan de ce roman. 🙂

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