Après sa trilogie des Remparts, Mike Carey s’attaque à une nouvelle série d’une ampleur colossale avec The Pandominium dont le premier volume, Infinity Gate, vient tout juste de sortir.
Il s’agit cette fois-ci de science-fiction pure et dure avec l’exploration d’une multitude de mondes et de leurs divers habitants. Sauf que ces mondes sont tous des variations de la Terre. L’histoire commence sur une version assez proche de la nôtre, mais bien plus abimée par la pollution et le réchauffement climatique. Là, la scientifique nigériane Hadiz Tambuwal découvre accidentellement comment passer d’une Terre à l’autre et y voit l’occasion d’exploiter les ressources d’autres mondes pour sauver le sien. Ce faisant, elle va attirer l’attention du Pandominium, un empire multidimensionnel fédérant plusieurs espèces sentientes organiques. Celui-ci est déjà aux prises avec un autre « empire » dominé par les intelligences artificielles et les machines. Et la guerre entre les deux entités risque de détruire toute vie – organique comme mécanique – sur les mondes où les armées s’affrontent. Et si au lieu de trouver une solution pour sauver sa Terre, Hadiz allait devoir sauver le multivers ?
Infinity Gate n’est que le premier volume de la série. Il sert principalement à nous introduire les personnages principaux : notre scientifique froide, un paumé escroc venir d’une autre version du Nigéria, un bureaucrate incompétent lointain cousin du hérisson de jardin, une chatte soldat, une ou deux IA renégate et une lapine adolescente en pleine crise de rébellion. Le tout étant particulièrement dense, car l’auteur s’attarde sur chacun de ses protagonistes et leurs vies pour finir par les rassembler qu’à la toute fin. Mais, il se lit d’une traite (quitte à survoler les explications physiques du début sur la méthode de déplacement d’une Terre à l’autre, si vous n’avez pas l’esprit scientifique). Et une fois de plus, Mike Carey nous livre une réflexion intéressante sur ce qu’est être vivant, sur l’intelligence artificielle et sur notre rapport avec elle. Mais il le fait ici sous la forme d’un thriller d’anticipation situé pour une fois bien loin de sa chère Angleterre, avec une bonne grosse dose d’action. Personnellement, je ne me serais toutefois passée d’avoir Chantal Goya en tête toute une journée, en raison d’un de ses chapitres mouvementés ! Ses personnages, Paz et Dulcie en tête, sont si attachants que la fin en forme de cliffhanger me fait déjà piaffer d’impatience pour lire la suite !
Infinity Gate
Book 1 of the Pandomium
de M.R.Carey
Éditions Orbit
NB : Cette chronique s’inscrit dans le défi lecture imaginaire de 2023 concocté par Jean-Yves et Océane. Si le cœur vous dit de participer, allez lire leurs présentations et faites votre propre menu. Arbitrairement, ce livre sera dans la catégorie #M1C3. Il peut correspondre également aux catégories #M1C5, #M2C1, #M3C2, #M3C6, #M4C4, #M6C1 et #M7C5.