S’il y a bien une chose que j’apprécie dans l’œuvre de John Scalzi, c’est la façon dont celui-ci arrive à surprendre son lecteur dans des paramètres convenus. Le dernier exemple en date The Consuming Fire en est un exemple flagrant. Reprenant l’intrigue quelques jours après la fin de The Collapsing Empire, nous y retrouvons nos personnages favoris — dont cette chère Lady Kiva aux manières tout aussi exquises en privé qu’en public — et un problème crucial pour l’empire : les routes spatiales d’un système à l’autre vont se fermer peu à peu. Comment Grayland II, nouvellement nommée à la tête de cet empire pourra-t-elle convaincre le Parlement, l’Église et les autres grandes factions de l’empire de se préparer à la catastrophe annoncée ? Par la raison ou en jouant la carte d’une foi étatique ? Les forces conservatrices de l’empire arriveront-elles à l’évincer pour maintenir le statu quo si profitable pour leur business ? Et si la solution venait de l’extérieur ?
Comme souvent dans les œuvres les plus récentes de John Scalzi, l’actualité du 21e siècle et le point de vue de l’auteur sur cette dernière sont profondément mêlés à l’intrigue de ce qui reste un space opera épique. En effet, la disparition des routes spatiales et l’incrédulité générale des membres de l’empire, fait notoirement penser aux débats agitant les classes politiques et économiques sur le changement climatique que connaît actuellement la planète et sur la façon dont nous devrons y faire face. Et un élément – qui j’avoue m’a surprise, car je ne m’y attendais pas du tout sous cette forme – remet sur le tapis la question des migrations.
Si toutefois, vous ne voulez absolument pas vous appesantir sur des considérations trop réalistes, The Consuming Fire est également fait pour vous. Son premier niveau de lecture ne manque pas d’action — entre une évasion dans une prison spatiale de haute sécurité et la découverte d’un système spatial oublié depuis 800 ans — d’humour avec notre Grayland II toujours aussi peu protocolaire, et plus assurée dans son rôle d’emperox que dans son rôle de séductrice, et de variété. Le seul reproche que je lui ferais est le même que j’ai fait à son prédécesseur : The Consuming Fire est trop court et s’achève alors que l’on voudrait en savoir plus.
The Consuming Fire
de John Scalzi
Editions Tor