Il est parfois des livres qui après les avoir refermés ne vous permettent pas de juger si l’œuvre finale va vous plaire ou non. C’est le cas classique, en tout cas pour moi, du Seigneur des Anneaux dont le premier tome, La Communauté de l’Anneau qui est certes déjà un beau pavé, ne n’a pas permis de me décider au sujet de ce livre. J’ai dû enchaîner le suivant pour avoir une opinion et finalement finir la trilogie. Et ce fut le cas récemment avec deux lectures différentes : une en catégorie roman et l’autre en manga…
La Prophétie de l’arbre
Présenté comme une réponse francophone au cycle de Malazan et doté d’une couverture surprenante, La Prophétie de l’arbre de Christophe Misraki m’a suffisamment intrigué pour que je me lance dans une histoire de fantasy « classique » (comprenez dans mon cas ni de l’urban fantasy, ni de la fantasy satirique à la Terry Pratchett, ni du grimdark à la Glen Cook). Ce livre est le premier volume de ce qui sera La Trilogie de Pandaemon. Et… C’est une introduction à cet univers, aux différents personnages et à la problématique en cours.
L’univers ? Un monde reconstitué de bric et de broc après un affrontement entre les Forces du Mal et du Bien. Sur ce monde, plusieurs espèces sentientes coexistent tant bien que mal, certains du côté du Bien d’autres du côté du Mal, avec les humains en espèce la plus représentée et fluctuant entre les deux extrémités bien sûr. Les différents royaumes humains, ou Provinces, sont dirigeant qui détient l’Entité et dont la transmission se fait automatiquement à son héritier le jour de ses 23 ans.
Les personnages ? Principalement des humains venus d’une des provinces en question et lancés dans une quête mystérieuse. Certains porteurs de magies, les Utilisateurs, d’autres non. Mais également des créatures amphibies et ambitieuses (à la limite du concessionnaire automobile prêt à tout pour vous vendre son SUV), des Diables et autres.
La problématique ? Le principal est de retrouver le cœur volé d’une princesse qui aurait dû hériter d’une province avant la date fatidique de la Transmission. Pendant ce temps les différentes factions du Mal se lancent à la conquête des terres humaines. Et un singe du désert quitte son foyer pour aller dans une ville retrouver une Sans-Poil…
Vous êtes perdus ? Tout comme moi à la fin de La Prophétie de l’arbre. Le style est fluide et il y a de très bonnes trouvailles (le système de magie, le peuple amphibie et les Diables bureaucratiques à souhait), mais aussi des clichés (Massili, le classique de « la putain au grand cœur », les Tuins ou les Huirts et leurs « Surfacettes ») Et au bout de 593 pages, je n’arrive pas encore à voir où toute cette histoire va nous mener. En l’état, soit nous sommes au bord d’un chef d’œuvre de la fantasy, soit dès le deuxième tome le soufflé retombera et toute cette construction de monde ne servira pas à grand-chose… Il faudra lire la suite donc.
La Prophétie de l’arbre
de Christophe Miskraki
Éditions Fleuve
Sarissa of Noctilucent Cloud
Ce manga parle de kaïjus et d’aviation. Forcément, il allait retenir mon attention. Dans un univers proche du notre, des créatures mystérieuses, les arpenteurs célestes sortes de gros lézards volants, habitent les plus hautes couches de l’atmosphère. Ils ne sont habituellement pas dangereux pour les humains sauf… quand ils s’en prennent aux avions de ligne et autres appareils à haute altitude. Pour s’en protéger, les différents pays se sont réunis au sein de l’IOSS et s’appuie sur des adolescents aux pouvoirs mystérieux pour les combattre. Ce tome 1 nous présente la façon dont Shinobu Nabari va être recrutée et ses premiers combats contre les arpenteurs. À la manière de Tem dans Les Futurs mystères de Paris, la jeune fille a le don de transparence. Mais elle peut l’activer à volonté et l’étendre au-delà de sa petite personne. Pour l’instant, ce premier volume est un prélude : il nous présente les différents acteurs, commence à poser certains mystères (comme l’apparence de Danke ou la source des pouvoirs des adolescents), mais c’est tout. En l’état, soit nous aurons une histoire assez originale, soit un shonen classique dans un univers à la Pacific Rim ayant déplacé mechas et kaïjus dans les airs. Même si la dessinatrice n’a pas fait de grands efforts pour l’expression des visages, les avions et les arpenteurs sont eux bien restitués. Le manga vaudra au moins que je lise le tome 2 pour affiner mon opinion.
Sarissa of Noctilucent Cloud
de Miki Matsuda (scénario) et Kome (dessins)
traduction de Akiko Indei et Pierre Fernande
Éditions Panini