Décidément dans le futur, le monde du travail et des grandes entreprises n’est toujours pas rose pour les travailleurs. Après Au cœur des Méchas et dans l’esprit de Space Inc., le dernier planet opera qui m’est arrivé entre les mains remet la lutte sociale sur le tapis, sur un fond de rhum, de champs de canne et d’ascenseur spatial.
Dans Windswept d’Adam Rakunas, l’action se passe à Santee City, la capitale d’une planète tropicale à l’écart des grandes voies commerciales, connue surtout pour ses exportations liées à la canne à sucre : mélasse pour le carburant et rhum. Padma Mehta y officie comme recruteuse pour l’Union. Elle est chargée de convaincre le personnel des 3 Grands de rompre leurs contrats de servitude et de s’installer sur place en leur trouvant un logement et un travail. Dans 33 recrues, elle aura rempli son quota et pourra racheter la distillerie de rhum qui la fait rêver… Évidemment, tout ne se passe pas comme prévu. Elle se retrouve au cœur d’un conflit à base d’alcool frelaté, de prise de participation hostile, d’opération marketing musclée et de vengeance aveugle. Le tout saupoudré de coups bas d’apparence trompeuse et avec l’aide (ou l’opposition) d’un avocat charmeur comme une vipère des champs, de deux mamies psychopathes, d’une fugueuse folle du volant et d’un play-boy en blanc.
Si vous aimez les polars cyberpunk, Windswept est fait pour vous. L’intrigue démarre sur les chapeaux de roue et multiplie les retournements de situations à mesure que l’enjeu grandi passant du simple bien-être de Padma à pas moins que la survie de la planète et de la civilisation galactique. Mais elle reste toujours suffisamment claire pour ne pas perdre la lectrice en cours de route. À quelques facilités d’écriture près dans certains personnages (Ellie et Banks, je pense à vous), Windswept est un très bon roman pulp qui fait parfaitement son travail : distraire, faire rire et proposer son lot d’action avec juste ce qu’il faut de réflexion acide sur le marché du travail et les écoles de commerce. Déniché par hasard lors d’une visite chez un bouquiniste, ce livre a une suite, Like a Boss, qui a déjà trouvé le chemin de ma liseuse.
Windswept
d’Adam Rakunas
Éditions Angry Robot