Ta-Shima

Dans la série, vidons notre PAL numérique, voici un titre qui traînait au fond de ma liseuse depuis… une des toutes premières opérations de promotion numérique. Mais ayant récemment eu envie d’un planet opera, je l’ai ressortie. Pour un résultat ? Mi-figue, mi-raisin.
L’univers de Ta-Shima est intéressant. La planète hostile, Ta-Shima, a été colonisée par des scientifiques et généticiens
en fuite et depuis six siècles se tient peu ou prou à l’écart du reste de la fédération humaine. Quand une ambassade s’installe sur Ta-Shima, la confrontation entre les locaux et les extramondains n’est pas des plus aisées, tellement leurs modes de vie sont différents. En effet, les conditions de vie sur la planète (chaude, avec des saisons extrêmes, des ouragans, une faune dangereuse et une flore pourvoyeuse de psychotropes en tout genre) ont abouti à la création de deux variations d’humain, les Shiro –, la caste dirigeante orgueilleuse et agressive – et les Asix – physiquement nettement plus forts, mais pacifiques et plus faciles à vivre. Et les relations entre les deux castes, et la société matriarcale gérée en clans et prônant une sobriété matérielle que nous qualifierons d’extrême et une liberté sexuelle également très grande sont à l’opposé du reste de l’humanité. Face à une fédération patriarcale très religieuse et très matérialiste, où les femmes sont des potiches qui perdent jusqu’à l’usage de leur nom et prénom en se mariant, les incompréhensions sont nombreuses.
Dans le premier volume de cette trilogie, nous suivons l’histoire de Suvaïdar Huang, une shiro qui ne supportant plus le cadre rigide de la vie sur Ta-Shima s’était exilé à l’extérieur et qui va devoir
rentrer chez elles pour aider son peuple à affronter les extramondains.
Si l’univers m’a plu, malgré certains clichés d’assez mauvais goût (pour ne pas dire racistes), l’histoire, elle, souffre d’un rythme aléatoire. Ta-Shima est un gros pavé de 600 pages (987 pages sur ma liseuse) et certains passages auraient gagné à être élagués, que ce soit dans la jeunesse de Suvaïdar, durant le voyage pour rejoindre Ta-Shima ou la vie quotidienne. Une scène de douche, de bains ou de repas en commun suffit, ce n’est pas la peine de revenir systématiquement dessus. Alors que d’autres éléments sont abordés, bien trop brièvement. Et je dois dire que la protagoniste, qui pourtant est censée être une personne intelligente et rusée, m’a surtout parue bornée et incapable de voir plus loin que le bout de son nez jusqu’à ce que les autres, y compris les Asix présentés comme moins éveillés intellectuellement, ne la mettent devant le fait accompli.
Au final, j’ai été jusqu’au bout du livre, mais je ne sais si je prolongerais avec les suites et j’ai un arrière-goût d’univers sous-exploité. Dommage, non ?

Ta-Shima
d’Adriana Lorusso
traduction de Françoise Jacquier

Éditions
Bragelonne

Cette publication a un commentaire

  1. Phipe

    Comme toi, j’ai beaucoup aimé l’univers mis en place et notamment Tas-Shima et sa (sur) frugalité. j’ai lu les trois tomes que j’ai trouvé plus ou moins intéressants/longs (comme toi).
    mais dans mon esprit cela restae un bon souvenir de lecture et un des rares univers/titres/auteurs que j’arrive à nommer sans recherches. j’ai été marqué par Ta-Shima

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