Il y a un peu plus de cinq ans, je vous présentais sur ce blog Central Station de Lavie Tidhar. Depuis l’auteur a été traduit en France. Ainsi, en septembre est sorti Neom, un retour dans le même univers que Central Station. Où Neom est une autre grande ville cyberpunk terrestre, mais… à l’opposé de la péninsule arabique par rapport au spatioport du livre précédent.
Coincée entre le désert et la mer, Neom est un havre de prospérité et de calme, même si les traces des guerres des décennies passées errent encore dans le désert, dangereuses, mais également à la merci des récupérateurs qui vendent leurs trouvailles aux intermédiaires de la ville. À la marge de la ville, Mariam vit de petits boulots : femme de ménage pour un couple richissime, hôtesse d’accueil pour un marchand d’art et de pièces détachées, fleuriste le week-end ou bénévole dans un refuge pour créatures virtuelles. Un jour de marché, un robot vient lui acheter une rose. Et l’histoire démarre…
Même si le début de Neom ressemble à celui de Central Station au sens où les protagonistes changent à chaque chapitre, ce deuxième roman a une trame plus resserrée qui se dessine peu à peu.
Et ici, l’histoire qui se construit peu à peu est une histoire d’amour, de résilience, de culpabilité et d’évolution des personnes. Les personnages – Mariam, le robot jamais nommé, Anubis le chacal augmenté ou encore un colibri virtuel – sont tous attachants et remplis de sentiments (parfois trop). Même s’il ne se passe finalement pas grand-chose, Neom, tout en restant centré sur cette ville, nous fait voyager d’un bout à l’autre du système solaire. Et au fil des pages qui se tournent toutes seules, il nous donne une vision de paix dans une zone du monde qui se reconstruit peu à peu après des siècles de conflits. Un peu d’espoir par rapport à notre actualité bien violente dans ce coin du globe (et ailleurs) et à un projet Neom bien réel qui s’enlise dans les sables et le sang des ouvriers chargés de le construire. De plus, ccomme selon sa postface, cet univers est l’un des premiers dont Lavie Tidhar a rêvé en tant qu’auteur, et qu’il y revient souvent par petites touches dans ses nouvelles, il est fort possible que nous en découvrions d’autres pépites dans les années à venir.
Neom
de Lavie Tidhar
traduction de Julien Bitan
Éditions Mnémos
