Les Cieux découronnés

Dans la série nostalgie de décembre, ressortons un roman de Tim Powers qui, vous le voyez à la couverture du livre, ne date pas d’hier. À tel point qu’il s’agit même de son premier livre, Les Cieux découronnés, paru en 1976 alors qu’il était encore étudiant. Ne vous attendez pas à un grand récit qui va révolutionner le genre, mais préparez-vous à une histoire mouvementée, drôle et généreuse. Et comme Le Maître des ombres de Roger Zelazny et beaucoup d’autres livres de cette époque, ce roman ne veut pas trancher entre science-fiction et fantasy. Nous sommes sur Octavio, l’une des planètes du Dominion, un ensemble de systèmes stellaires reliés entre eux par le Service des Transports. Sauf que le système d’échange marche de moins en moins bien et que de fait, les différentes planètes se retrouvent par la force des choses avec une économie plus proche de l’époque de la Renaissance que du XXe siècle (où a été écrit le récit) ou d’un lointain futur (dans lequel le voyage spatial serait possible). Sur Octavio donc, le fils du duc régnant a éliminé son père et presque tous les témoins de cet assassinat. Sauf Frank Rozvar, notre protagoniste, qui va, après de nombreuses péripéties atterrir dans la Cour des miracles locale et en devenir le roi grâce à ses talents de peintre et de bretteur.
Il s’agit donc d’une histoire de vengeance ultra-classique avec une fin douce-amère proche du western, mais le roman est tellement bourré de péripéties qu’il ne se lâche pas facilement, même si – jeunesse et inexpérience de l’auteur obligent, certaines pistes ne sont pas poursuivies ou écartées un peu rapidement. En revanche, le mélange entre modernité (camions, café, Winnie l’Ourson) et classique de la fantasy (avec les combats à l’épée et les péripéties habituelles d’un roman d’aventures, la magie en moins) est un vrai régal et au moins pour un élément, n’est pas juste là pour l’humour. Les personnages, hormis peut-être la caution féminine qui est très accessoire, sont également très intéressants. Frank, bien qu’étant le héros de l’histoire, est loin d’être parfait : ayant tendance à lever le coude trop souvent, au caractère trop emporté, irréfléchi… Ce qui le rend plus humain. Et les autres sont également tous aussi attachants les uns que les autres, même ceux qui se révèleront par la suite être des antagonistes. Bref, c’est une véritable lecture évasion !

Les Cieux découronnés
d
e Tim Powers
traduction d’Étienne Menanteau
Éditions J’ai Lu

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.