La Peste du léopard vert

De Walter Jon Williams, je n’avais lu jusqu’ici que Hardwired (Câblé de son titre français) qui, tout cyberpunk qu’il est, ne m’avait pas franchement marqué comme roman. À l’annonce de La Peste du léopard vert dans la collection UneHeure-Lumière, j’étais assez intriguée par le mélange d’époques présentées et de transhumanisme qu’en indiquait le résumé. Et le résultat s’avère lui aussi délicieusement curieux.
Dans cette novella, nous s
uivons deux protagonistes. L’une, Michelle vit dans un futur post-scarcité (c’est-à-dire dans un futur à la Star Trek où la faim et l’argent ne sont plus un problème, et la mort non plus d’ailleurs) incarnée sous forme d’une sirène vivant solitaire sur son île tropicale. L’autre, Jonathan Terzian, vit dans un passé qui ressemble étrangement à notre présent. Philosophe américain en deuil, lors d’un séjour en Europe, il va se retrouver mêlé à une affaire d’espionnage et de trafic d’arme biologique. Les deux périodes temporelles vont se retrouver liées, car les déboires de l’un vont amener à la période presque idyllique dans laquelle vit l’autre.
Mais chez Walter Jon Williams, il y a toujours une forte dose de cynisme et de désillusion quant à la nature humaine. Si l’époque de Jonathan, violente, finit par aboutir au simili-Paradis que connaît Michelle, tout n’y est pas rose. Et la sirène n’est peut-être pas si douce et généreuse que les apparences ne le laissaient supposer. Dans ce récit, la stupidité, la veulerie et l’envie sont tout autant des moteurs de l’évolution humaine que la générosité mal placée ou l’ennui. Et la disparition des fléaux d’une époque n’a fait que déplacer les problèmes et les souffrances dans l’autre. Le tout avec deux tons bien distincts selon le protagoniste suivi : une atmosphère à la Tom Clancy ou Robert Ludlum pour la partie concernant Jonathan, et un futur proche de ceux imaginés dans
Les Ailes de la nuit ou Les Fils de l’homme par Robert Silverberg dans celle concernant Michelle. Deux livres en un en 120 pages ? Et oui !

La Peste du léopard vert
De Walter Jon Williams
Traduction de Jean-Daniel
Brèque
É
ditions Le Bélial’

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