Certains romans ne se lâchent pas de la première ligne à la toute dernière page, tout en se révélant difficiles à définir. La Cité diaphane d’Anouck Faure en fait partie. C’est l’équivalent littéraire et artistique d’un rêve puissant, aux confins du cauchemar et du merveilleux.
De quoi parle ce roman ? De Roche-Étoile, une ville bâtie sur un rêve à l’endroit où une météorite a rencontré une poche de lave (pour l’explication rationnelle qui n’est pas présentée en ces termes par l’autrice) et fait jaillir un promontoire au bord d’un lac. Dernier rempart d’un monde civilisé, elle s’est tenue fièrement contre les hordes démoniaques sous la houlette de ses rois et la protection de sa déesse sans visage. Depuis sept ans, la ville est morte, vidée de ses habitants, mais encore, semble-t-il, hantée par certains fantômes.
Un·e archiviste y entre un soir pour comprendre ce qui a entraîné la fin de Roche-Étoile. Iel découvre alors ne pas être seul·e dans les rues de la ville. Au fil des pages d’un recueil, iel soulèvera le voile sur les secrets de la ville. Et ceux entourant ses propres origines. Ce qui explique le « iel » servant à désigner l’archiviste dans cette critique, au passage…
En tant que lectrice, à la fin de La Cité diaphane, je n’ai pas eu la réponse à toutes mes questions. Je ne suis même pas certaine d’avoir parfaitement compris certains passages. Mais, je me suis laissé porter par l’écriture poétique et très évocatrice de l’autrice. Je me suis attachée à certains personnages, comme le forgeron ou le mendiant. Et j’ai pris le temps d’admirer les gravures d’Anouck Faure qui illustrent les différentes parties du roman. Et une fois le livre refermé, j’ai énormément apprécié ce que ce texte dit sur la mémoire, la transmission, l’amour et le destin des individus. Ainsi que la façon dont le libre arbitre peut contrer les forces les plus tenaces. Et je sais que certaines scènes resteront gravées dans mes propres rêves pour un long moment.
PS : Si le macaron argenté vous gêne, il se décolle très bien. Nettoyez juste la couverture ensuite avec un chiffon doux ou une lingette à lunettes pour éliminer les traces de colle.
La Cité diaphane
Anouck Faure
Éditions Pocket