Ne vous fiez pas à la phrase d’accroche en couverture. Les seuls points commun entre Douve et Twin Peaks sont les sapins et la pluie omniprésente. Pour le reste, nous sommes dans un polar bien français sans l’ombre d’une trace de surnaturel.
Tout commence quand Hugo Boloren, policier parisien, trouve un journal devant chez lui relatant l’homicide de l’ancien maire de Douve, un petit village perdu du Pilat qui tient une place importante et mystérieuse dans son histoire familiale. Il décide alors de solder ses congés pour se rendre sur place enquêter et comprendre quels liens entretenaient ses parents avec ce village « maudit ».
Deux intrigues vont alors se mêler : celle qui à la fin des années 70 tourne autour d’un médecin islandais installé à Douve et dont on retrouva la femme et les deux filles massacrées, et le séjour à notre époque d’Hugo dans le village.
Et comme dans tous les petits villages, Douve recèle de nombreux secrets (certains remontant à la Deuxième Guerre mondiale), de liaisons adultérines et de vieilles rancoeurs de famille. Ajoutez-y une défiance naturelle envers les étrangers et une tendance locale à se complaire dans son malheur et vous obtiendrez un cocktail explosif au XXe comme au XXIe siècle. Quant au policier ? Sans être aussi atypique dans son errance que le commissaire Adamsberg de Fred Vargas, Hugo Boloren se laisse porter par les événements quitte à se laisser malmener par eux. Il attend que la petite « bille » dans sa tête tombe dans le bon trou pour lui indiquer la solution.
Le résultat est un livre qui, presque sans à-coup, embarque le lecteur pour une balade pluvieuse dans les bois et lui propose un polar solide sans être ni trop sanglant malgré une fin à la Délivrance, ni particulièrement humoristique. Efficace et qui tient au corps comme un plat de terroir. L’auteur a depuis publié une nouvelle aventure d’Hugo Boloren, elle vaudra surement la peine de se pencher dessus également.