L’arrivée d’une nouvelle errance de Jean-Baptiste Adamsberg est toujours un moment d’angoisse. Va-t-il définitivement se perdre dans les brumes qui guident ses enquêtes ? Va-t-il nous perdre, nous les lecteurs, lassés de ses tergiversations et de sa mollesse. Et pourtant… Dès la sortie de Quand sort la recluse, sa dernière enquête, il se retrouve directement dans la pile de livres à lire. Une fois rentré, il évince tous les autres et impose son pas pour nous entraîner entre Paris, Nîmes et Lourdes sur les traces de cette mystérieuse recluse. Moins de 24 h plus tard, on ressort de cette déambulation avec le sourire aux lèvres. Notre commissaire atypique préféré est de retour, au mieux de sa forme et de sa nonchalance. Après s’être fourvoyée dans ses deux précédents romans, Vargas signe l’un de ses meilleurs livres avec celui-ci. Pour qui ne connaît pas Fred Vargas et son commissaire Adamsberg, Quand sort la recluse est une excellente introduction. L’enquête en elle-même est solide et tortueuse à souhait pour tout amateur de littérature policière, les personnages anciens comme nouveaux sont bien campés, atypiques et attachants. Adamsberg s’égare quant à lui très loin dans ses pensées, remonte le temps, mais bien entouré et avec des appuis amicaux solides il arrive au bout du compte à suivre ses bulles de pensée au bout de leurs chemins. Et à débusquer l’araignée tueuse au fond de sa tanière. Le lecteur nouveau venu prend plaisir à découvrir cette histoire, l’habitué y retrouvera les personnages qu’il connaît et apprécie. Ceux-ci évoluent, vieillissent, mais restent fidèles à eux-mêmes. Ce mélange de familiarité et de surprises fait que Quand sort la recluse est un roman qu’on ne lâche pas facilement une fois entamé.
Quand sort la recluse de Fred Vargas
Edition Flammarion