Je n’ai pas attendu la fin du mois pour lire le livre qui m’a été assigné pour février dans mon défi 2025. Il s’agit cette fois-ci du roman de David Camus, Le Pays qui descend. Et la découverte fut plus heureuse que celle de janvier, même si très frustrante. Pourquoi ? Parce que, tout simplement, ce livre est la première partie d’un diptyque et qu’il faudra attendre juin pour lire la suite. Et que l’histoire se termine sur un retournement de situation et un immense point d’interrogation particulièrement irritant pour la lectrice curieuse que je suis.
Le Pays qui descend raconte l’histoire de Li, enfant trouvée vivant dans un village nommé Cent-Maisons (Et-Pas-Une-De-Plus) accroché à flanc de Vertical, une montagne immense dont personne ne sait où se trouve le sommet ni où se situe la base. Entre quinze et vingt-trois ans, les jeunes doivent d’une manière ou d’une autre quitter le village et descendre le plus loin possible en aval avant de se fixer dans un autre endroit pour vivre leur vie. Le jour de ses quinze ans, la vie de Li est bouleversée et elle se retrouve à accompagner le groupe de cinq Pionniers dans leurs découvertes des terres plus basses… D’aventures en catastrophes, la jeune fille et ses compagnons découvriront bien vite que le monde de Vertical n’est pas aussi simple que la vie dans leur village, et que les us et coutumes qu’on leur a enseignés cachent des secrets bien sombres. Li découvrira également les secrets sombres que cachent ses origines et sa famille d’adoption.
Longtemps, ce roman donne l’impression d’être une histoire fantasy avec des termes nouveaux pour désigner des animaux familiers (à la manière des coureurs pour désigner les chevaux dans La Ballade de Pern), mais au fur et à mesure du récit, il s’oriente vers du post-apocalyptique où le monde a tellement changé que les sciences ont été oubliées et redécouvertes, avec quelques indices vers la fin laissant imaginer encore d’autres révélations dans le tome suivant. Comme Li, la lecture va vous balader et là où vous croyez être en territoire familier, la page tournée suivante vous enverra dans une autre direction totalement inconnue.
Attention, ce livre est destiné, selon les informations de son éditeur, à un jeune public (13 ans et plus). Donc, si vous êtes adultes et que certains passages ne vous surprennent pas (ou que vous vous agacez, par exemple, du temps mis par les deux voyageuses à Espalier à comprendre ce qu’on leur sert à manger), dites-vous que vous avez peut-être plus d’expérience en termes de fictions (littéraires, mais également cinématographiques, vidéoludiques, télévisuelles ou autres) que le lectorat visé en priorité par ce livre. En gardant ce point à l’esprit, Le Pays qui descend est un véritable page-turner au sens premier du terme. L’écriture de l’auteur est fluide et innovante. Et une fois assimilés les termes particuliers liés à la montagne ou emprunts à d’autres langues, comme le nivel espagnol (niveau en français) pour marquer son accord ou le slug anglais (limace en français) pour désigner certaines montures, l’histoire se dévale facilement en se laissant porter par la musicalité des phrases. Et en appréciant au passage, les variations linguistiques d’un village à l’autre de la pente. La balade fut donc très agréable, mais… me laisse sur ma faim en attendant la suite !
Le Pays qui descend
de David Camus
Éditions Robert Laffont
Bonjour
Votre article donne envie de le lire mais le 13 et plus me refroidi un peu.
On peut y trouver notre compte en tant qu’adulte ou la lecture est trop enfantine?
Mes 13 ans appartiennent au XXe siècle et je l’ai apprécié. Vous avez votre réponse 🙂