Unity

L’unité nait de la trinité enseigne une certaine religion. Et quelles que soient ses propres croyances, ces principes s’appliquent également à la fiction. Du moins si l’on s’appelle Elly Bangs, que son premier roman se nomme Unity et qu’il suit le destin de trois personnages. Le tout prenant la forme d’un road-movie post-apocalyptique (oui, le pluriel n’est pas une faute et se justifie amplement) cyberpunk, un croisement improbable entre le dernier Mad Max et Terminator.
L’histoire nous est donc racontée à partir de trois points de vue différents. Il y a d’abord Moi, une espèce d’entité indéfinie qui parle des événements la concernant au passé. Il y a ensuite Danaë, une femme-monde traumatisée qui, après s’être cachée pendant des années dans une cité sous-marine, doit la quitter pour retrouver les siens à l’équinoxe. Il y a enfin Alexei, mercenaire devenu incapable de tuer, embauché pour servir de guide et de garde du corps à Danaë.
Dans ce futur glauque, la vie en surface est rendue quasiment impossible par la pollution et l’éclatement des anciennes nations. Les personnages devront pourtant s’y aventurer pour retrouver leur humanité tout en fuyant leurs culpabilités.
De son propre aveu, Elly Bang a mûri ce premier roman durant de nombreuses années et l’a entamé au lycée. Elle y brasse donc beaucoup de sujets différents : la singularité, les sectes religieuses, la conscience collective, la nanorobotique, le changement climatique, la fin des nations, la guerre biologique, etc. Peut-être un peu trop même, ce qui donne parfois un côté fourre-tout à ce roman, avec un gavage d’informations en direction du lecteur notamment en première partie où l’autrice doit exposer à la fois son monde et ses personnages.
Pour autant, Unity n’est pas un livre axé sur la réflexion, c’est avant tout une course contre la montre pour que Danaë aille à son rendez-vous en moins de 72h, malgré les obstacles et tout en échappant à ses différents poursuivants. Le livre est même construit comme un film d’action avec quelques flashbacks
et plusieurs retournements jusqu’à l’épilogue final où « ils s’en allèrent vers l’horizon ». Vous l’aurez compris en lisant cette chronique, Unity ne révolutionnera pas ni le genre du voyage post-apocalyptique, ni celui du cyberpunk. En revanche à défaut d’originalité, il s’en réapproprie bien les codes et se lit avec grand plaisir. En attendant de lire d’autres textes de cette autrice ? Sûrement.

Unity
d’
Elly Bangs
traduction de
Gilles Goullet
Éditions
Albin Michel Imaginaire

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