Barbares

Avez-vous des auteurs que vous n’aimez lire que sous une seule forme ? Personnellement, je savais déjà que je préférais Victor Hugo le poète au romancier, et Isaac Asimov le vulgarisateur ou le nouvelliste au romancier. Je peux désormais ajouter Rich Larson à ma liste. L’auteur canadien a plusieurs nouvelles et un roman à son actif parus chez Le Belial’. Et autant certaines de ses nouvelles m’ont séduites, autant Ymir, son roman paru l’an dernier, m’a laissée froide (normal pour une histoire se passant sur une planète glaciaire me direz-vous). Autant dire qu’en recevant le dernier UHL à son nom, Barbares, j’étais mitigée. Et comme vous lisez ces lignes, vous avez déjà une idée du résultat.
Barbares est l’un des livres de cette collection de novellas les plus courts (hormis les hors-séries), ce qui convient bien à Rich Larson car cela l’oblige à resserrer son histoire en évitant les digressions et les longueurs. Nous sommes dans un univers futuriste ouvert où la technologie et la biologie se mélangent avec des vaisseaux organiques (dont les nagevides où se passent la majorité de l’action), de têtes coupées maintenues vivantes, du clonage et une utilisation extrême de la biométrie. Mais dans Barbares, l’action est limitée à un seul lieu : la carcasse d’un nagevide (sorte de poisson ou baleine de l’espace sur laquelle se développe un véritable écosystème) en décomposition. Il n’y a que peu de personnages : Yanna et Hilly et leurs clients jumeaux, plus l’antagoniste principale et ses hommes de main. Et l’histoire est simple : une exploration tournant à l’infiltration. Pour autant, les personnages décrits ont de l’épaisseur, des traumatismes plus ou moins cachés et des motivations un peu plus complexes que prendre l’argent et devenir richissime très vite (même si c’est officiellement le motif principal). Le monde lui-même est riche, les péripéties s’enchaînent et pour peu que vous ne soyez pas dégoûtés par le sang et les viscères, le résultat est une aventure plaisante dans l’espace. Même si, avouons-le, elle est certainement plus agréable à lire qu’à vivre.

Barbares
De
Rich Larson
Traduction de Pierre-Paul Durastanti

Éditions Le Bélial’

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