Un café maison

De Keigo Higashino, je n’avais lu que Les Miracles du Bazar Namiya, mais un certain blogueur grand amateur de littérature japonaise m’avait longuement vanté ses polars. Amatrice de café, je me suis laissée tenter par le titre de celui-ci : Un café maison.
Acte 1 — Scène 1. Un homme, une femme : il lui annonce son intention de la quitter pour une autre. Elle part en voyage. Lui meurt empoisonné d’une tasse de café, seul chez eux durant son absence.
Comme dans un épisode de Columbo, le lecteur se doute de l’identité du coupable dès les premières pages. Le tout reste de savoir comment cela s’est produit, pourquoi et surtout est-ce que les policiers japonais arriveront à l’arrêter ?
De ces trois questions, c’est cette dernière qui m’a le plus inquiétée. En effet, je ne sais si ce que décrit
Keigo Higashino décrit des procédures policières est proche de la réalité, mais c’est à se demander comment les enquêtes peuvent aboutir à un quelconque résultat. Nous avons quand même un fait essentiel à l’affaire, à savoir que l’une des inspectrices a identifié la maîtresse de la victime, et son supérieur hiérarchique lui intime l’ordre de ne pas en communiquer l’information à ses collègues, chargés de la même enquête ! Tandis qu’à côté de ça, avoir un professeur d’université en consultant officieux farfouiller sur la scène de crime semble presque normal ! Certes, c’est l’un des deux personnages récurrents de Keigo Higashino pour ses romans policiers, mais tout de même, le respect des procédures semble largement oublié.
L’histoire en elle-même, toute en non-dits, est terriblement classique et suffisamment tortueuse pour que de pages en pages, de fil en aiguille, et de café en thé, le lecteur se retrouve d’un coup à la fin du roman. Je dois y reconnaître une certaine ténacité et ingéniosité dans la conception du crime. Pour un mobile qui finalement ne correspondait pas à celui
qui semblait prévisible aux premières pages. Réflexion faite, j’ai trouvé ce polar moins magique que l’incursion de Keigo Higashino dans l’imaginaire. Néanmoins, il aura fait le travail que je demande à tout bon roman policier : me captiver d’un bout à l’autre sans que j’aie envie de reposer le livre. Bien joué !

Un café maison
D
e Keigo Higashino
Traduction de Sophie Refle

Éditions
Actes Sud

Cet article a 4 commentaires

  1. Ortiz

    Je ne sais s’il pourra me faire oublier La maison où je suis mort autrefois qui était excellent.
    Les critiques sont mitigées mais pourquoi pas.

    1. Stéphanie

      Je note le titre, ce sera mon prochain essai chez cet auteur. Merci

      1. Ortiz

        De rien. De mon côté, je n’ai toujours pas lu Les miracles du Bazar Namiya,dont j’ai entendu le plus grand bien.

        1. Stéphanie

          Très différent, mais très très beau.

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