The Corpse Queen

Un petit thriller historique en cette saison ne fait pas de mal. Et donc, profitant de promotions numériques, lisons donc The Corpse Queen d’Heather M. Herrmann. Et arrêtons-nous un instant sur le titre, non traduit en français, alors que le corps du roman parle bien de la Reine des Cadavres pour désigner le personnage. Dommage de ne pas avoir harmonisé les deux. Et de qui parle ce roman ? De Molly Green, une orpheline de presque 17 ans qui vient de découvrir sa meilleure amie morte et mutilée. Recueillie par une tante providentielle, elle va essayer de retrouver le responsable de cette mort, tout en découvrant un monde qui lui était jusqu’ici inconnu : celui des détrousseurs de cadavres et de leurs clients, étudiants en médecine, docteurs ou collectionneurs. Le tout se passe à Philadelphie aux États-Unis au 19siècle et la nouvelle vie de Molly va l’amener à côtoyer toutes les franges de la société : criminels et délinquants, pauvres, artisans ou grands bourgeois. Et elle mettra ses nerfs à rude épreuve : non seulement en s’acquittant des missions que lui confie sa tante, mais également en tant que jeune fille ne se résignant pas à tenir l’une des places traditionnellement imparties aux femmes à cette époque.
S’il y a un léger reproche à
faire à ce livre, c’est l’enquête policière en elle-même qui représente finalement une part assez peu importante de l’histoire. Il faut dire que, dès le départ, Molly n’a ni les relations ni le temps de s’y consacrer à temps plein. Elle doit gagner sa vie et se faire à son nouveau milieu, quitte à poser ses questions ou à s’imposer dans les cours d’anatomie masculins pour faire avancer ses recherches. Heureusement, les points forts de The Corpse Queen sont beaucoup plus importants. D’une part, la description historique est particulièrement intéressante. Si vous avez aimé des séries comme The Knick, Call the Midwife ou Peaky Blinders, ce roman qui se situe un peu plus tôt dans l’histoire va vous intéresser, surtout que si l’activité des résurrectionnistes britanniques a souvent fait l’objet de livres et de films, c’est plus rarement le cas de leurs homologues américains. D’autre part, les personnages sont intéressants. La protagoniste, Molly est tenace et futée, mais elle n’est pas parfaite : elle a ses faiblesses, ses défauts et ses a priori. Et surtout, l’ensemble des autres personnages sont plutôt également assez développés, sauf — pas si étrangement que ça — le Dr LaValle. Le tout est d’ailleurs assez équilibré : même si la thématique et l’époque obligent, le sang et les cadavres abondent, et les scènes marquantes également, Heather M. Herrmann ne fait pas dans la surenchère gratuite et n’appuie pas plus que ça sur le pathos, que ce soit dans le passé de Molly et sa famille ou dans celui de Tom par exemple. Et enfin, The Corpse Queen a un critère essentiel à mes yeux en matière de polar et de thriller, mais vous commencez à le savoir : le livre se lit tout seul et il est très difficile de s’arrêter en cours de route.

The Corpse Queen
d
e Heather M. Herrmann
traduction d’Alison Jacquet-Robert
Éditions
Castelmore

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