Storm of Locusts — The Sixth World T.2

Vous le savez déjà, j’aime la mythologie et l’urban fantasy. Une nouvelle série de ce genre mêlant les deux ne pouvait que séduire la fan de Rick Riordan qui sommeille en moi. D’autant plus que The Sixth World de Rebecca Roanhorse s’adresse à un public plus adulte que celui de Rick Riordan sans pour autant céder, pour l’instant, aux sirènes de l’érotisme ou de la romance classiques dans ce genre d’ouvrage. Si le premier livre, Trail of Lightning est disponible depuis peu en français sous le titre La piste des éclairs, il ne fait que poser les bases de ce monde. Je l’ai trouvé pour ma part plus convenu et moins intéressant que ce tome 2, Storm of Locusts.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, posons les bases. The Sixth World se passe dans u
n futur pas si lointain où changements climatiques et catastrophes sismiques ont complètement ravagé la face du globe et rogné considérablement l’Amérique du Nord. Seul territoire à peu près épargné par les Grandes eaux (the Big Waters en VO), le Dinétah, le territoire d’origine des navajos à cheval sur le Nouveau-Mexique, l’Utah, le Colorado et l’Arizona. Protégés par des murailles quasi mystiques, les gens de ce territoire doivent composer avec les monstres, les héros et les dieux de la mythologie Diné (comme les Navajos se nomment eux-mêmes). Parmi eux, Maggie Hoksie est devenue par un malheureux concours de circonstances, tueuse à gages spécialisée dans les monstres.
Dans Storm of Locusts, elle va affronter le White Locust, le leader d’un culte religieux apocalyptique qui s’en prend tout autant aux religions chrétiennes survivantes (dont les Mormons de l’Utah et leur fondamentalisme) qu’aux puissances des Diné. Ayant pris sous sa coupe deux proches de Maggie,
celle-ci va se lancer à sa poursuite et devoir affronter le monde extérieur. Si Trail of Lighning m’avait un peu lassé avec le côté classique de la guerrière indépendante avec un fort (mauvais) caractère, un passé violent qui l’a traumatisé lancée dans une quête de rédemption, Storm of Locusts s’avère plus complexe et plus profond que le précédent.
Au-delà d’un simple enchaînement d’action et de répliques cinglantes entre les divers personnages, Rebecca Roanhorse va parler sans y toucher de sujets plus graves : l’exploitation des terres indiennes par les compagnies pétrolières ou minières, la coutume des « child brides »
toujours présente aux États-Unis, les incohérences du fondamentalisme religieux mêlé au capitalisme à tout crin. Attention, cela reste un roman d’urban fantasy et non pas un traité politique, mais ces détails donnent plus d’épaisseur au roman et aux personnages. Storm of Locust approfondit également la mythologie Diné au-delà du mythe des héros jumeaux fils du Soleil, et de Coyote (Ma’ii). Nous y faisons ainsi connaissance avec d’autres dieux comme Tó Neinilii qui commande à la pluie ou Nohoilpe le dieu des jeux de hasard. Et nous en apprenons plus sur les différents clans qui donnent des pouvoirs surnaturels aux personnages. De quoi passer quelques heures passionnantes à s’évader dans l’Ouest sauvage.

Storm of Locusts
de Rebecca Roanhorse
Éditions Saga Press

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