Les dossiers du Voile

Même si le détective ou le policier enquêtant parmi des entités surnaturelles est un classique de l’urban fantasy, y compris pour la jeunesse, il ne reprend que rarement les codes du polar à la française. C’est pourtant ce que réussit à faire Adrien Tomas avec Les dossiers du Voile.
Pour l’occasion, il reprend l’héroïne de deux nouvelles précédentes, non lues pour ma part : Tia Morcese. Celle-ci est inspectrice à Paris en charge plus particulièrement des affaires criminelles se trouvant derrière le Voile, c’est-à-dire touchant d’une façon ou d’une autre à la communauté magique d’Île-de-France : mages, nécromants et druides, vampires et loups-garous, djinns, gnomes, fées et trolls… Et si elle a personnellement tourné le dos à ses talents de sorcière, Tia est affublée d’une grande fratrie magique et catastrophique.
Parmi eux, Mona, lycéenne de 15 ans dans le seul établissement de Paris proposant un cursus magique, voit sa meilleure amie, louve-garou, enrôlée dans la guerre ancestrale contre les vampires. Juste au moment où sa sœur et le reste de la brigade sont plongés jusqu’au coup dans le boulot entre meurtres rituels, tensions claniques et guerres des gangs entre barons de la drogue féérique. Et si les deux problèmes étaient liés ?
Alternant entre le point de vue de l’aînée et de l’adolescente, Les dossiers du Voile va dérouler une enquête somme toute classique pour un polar (qui n’est pas sans rappeler l’intrigue du Parrain de Mario Puzo s’il était raconté du côté du NYPD et du FBI), mais prenante dans un univers à la fois baroque et très parisien.
L’histoire est à destination de la jeunesse : la lectrice aguerrie de polar verra venir d’assez loin le retournement final. Sans pour autant bouder son plaisir, quitte à se retrouver en terrain connu. Adrien Tomas, tout comme dans Engrenages et Sortilèges, ne prend pas ses jeunes lecteurs pour des imbéciles. Au fil de l’enquête, il les amènent à s’interroger sur le bien-fondé de certaines pratiques ancestrales dans un monde moderne ou sur l’impunité des criminels pour protéger le Voile, mais également sur les limites de l’autodéfense ou les ravages de la gueule de bois lors de la reprise du travail. Sans oublier une bonne dose d’humour et d’action… Et les 261 pages de ce roman se tournent toutes seules.

Les dossiers du Voile
d’Adrien Tomas
Éditions Fleurus

Cette publication a un commentaire

  1. Anna

    Tentant ! D’autant que j’aime beaucoup les croisements de genre et un Paris un peu magique (le Paris des Merveilles de Pierre Pevel est pas mal par exemple, mais beaucoup trop masculin à mon goût, ce qui n’a pas l’air d’être le cas de ce roman, chic chic chic !)

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