Après un gros pavé de science-fiction très littéraire et politique, il faut parfois se délasser les neurones avec une lecture bien plus légère. Profitant d’une opération Masse Critique de Babelio, j’ai alors jeté mon dévolu sur Les tribulations d’Esther Parmentier – Cadavre haché, vampire fâché de Maëlle Desard.
Bonne pioche ! À peine reçu, il a fallu que je le récupère des mains de ma référence adolescente. Il est, en effet vendu dans sa cible, même si celle-ci qui l’a dévoré en une après-midi le trouve sanglant et avec un vocabulaire fleuri (quand je vous dis que les ados sont souvent plus moralisateurs que nous… et plus hypocrite, cette même référence adore les polars gore à souhait). Finalement, posée dans mon canapé je me suis plongée dedans.
Comme son titre l’indique, nous sommes dans de l’urban fantasy. Esther, jeune Bretonne volontairement exilée à Strasbourg s’ennuie dans son stage de comptabilité. De passage par un centre commercial, elle apprend tour à tour qu’elle est une sorcière (sans grand talent), que les créatures surnaturelles (banshee, loup-garous, djinns, goules et autres mélanges…) existent, que certaines sont responsables de la disparition d’adolescents, et qu’elle change de stage pour se retrouver à enquêter sur ces enlèvements avec un vampire particulièrement imbuvable et accro au sucre caféiné.
Au début, le lecteur ne voit pas bien où Maëlle Desard veut l’emmener. Mais, dès les premières lignes, le ton est donné : loufoque, entraînant et mettant à mal certains clichés du genre… Ainsi l’héroïne est magiquement nulle au début de l’histoire et le restera à la fin, ce sont ses talents de détective et son sens de la répartie qui l’aideront, pas des capacités physiques, catastrophiques elles aussi, ou surnaturelles découvertes comme par miracle en cours d’histoire. Outre Esther et le vampire, Loan, l’ensemble des personnages ne manque pas de piquant et de surprises. Réservons une mention spéciale à Mozzie le fantôme à la conduite plus que farfelue et adepte d’emoji et de jeux massivement multijoueurs qui en fait un ectoplasme aussi sympathique que Slimey dans SOS Fantômes. Pour un premier roman, Maëlle Desard a réussi son pari. Je l’ai lu avec grand plaisir, et nous serons au moins deux à guetter la suite ici.
Les tribulations d’Esther Parmentier t.1
Cadavre haché, vampire fâché
de Maëlle Desard
Éditions Rageot