Les Carnets de l’apothicaire

Pour qui fréquente un peu les librairies spécialisées BD, il est difficile de passer à côté des Carnets de l’Apothicaire, la série de manga historique éditée par Ki-Oon. Mais avant d’être mise en image, l’histoire était d’abord un roman puis une série de light novels (grosso modo des romans avec quelques illustrations) de Natsu Hyūga. Et c’est donc de ce roman dont le premier volume (qui regroupe les deux premiers des six light novels) qu’il s’agit aujourd’hui.
Nous sommes dans une capitale asiatique indéterminée, proche de celle de la Chine impériale telle qu’on pourrait la rêver au XVIIe ou au XVIIIe siècle. Dans cette ville, Mao Mao la fille du médecin du quartier rouge, a été enlevé pour travailler comme servante dans le harem des concubines. Là, la maladie suspecte des deux favorites de l’empereur et de leurs nouveaux nés vont l’entraîner à mener sa petite enquête et à attirer sur elle l’attention de Jinshi, le bel eunuque qui régente la cour impériale. Peu à peu, la jeune femme va trouver sa place dans cet environnement et se servir de ses talents d’apothicaire, de son franc-parler et de son goût du risque pour résoudre différentes enquêtes, tout en levant le voile sur certains mystères de son passé.
Les Carnets de l’apothicaire est un roman jeunesse mêlant le cadre historique (même s’il s’agit d’une Chine romancée imaginée par un auteur japonais) et les enquêtes d’une très jeune Sherlock Holmes dont la particularité est que les différents Watson qui vont l’aider sont d’un statut supérieur au sien : haut fonctionnaire, gradés dans l’armée, concubine impériale, dame de compagnie, etc. L’intrigue ne se limite pas au sérail puisque Mao Mao va revenir dans le quartier de son enfance ou fouiner du côté des casernes et quartiers administratifs du palais impérial. Et les différents personnages, dont aucun n’est tout à fait conforme à ce qu’on pourrait en attendre, sont attachants et tout en nuances, contraints parfois à des décisions cruelles de par leur position, leur ambition ou même leurs rêves. Les différentes enquêtes et leurs résolutions peuvent parfois sembler assez rapides, surtout quand il faut « garder la face » et trouver vite fait un bouc émissaire. Mais… comme un origami, chaque petite enquête, aussi insignifiante soit-elle, va peu à peu lever le voile sur un mystère plus grand, et en cours de lecture se souvenir d’un détail intervenu 5 ou 10 chapitres auparavant pour comprendre où l’auteur veut nous mener est délicieux.
Bien que ce soit un beau bébé de plus de 600 pages, Les Carnets de l’apothicaire se lit tout seul. Seul reproche ? Les illustrations couleur sont toutes à la fin, alors que j’aurais aimé les retrouver comme celles en noir & blanc, près du texte qu’elles illustrent.

Les Carnets de l’apothicaire
De
Natsu Hyūga (roman) et Touko Shino (illustrations)
Traduction d
e Laureline Chaplain et Ombeline Marchon
Éditions Lumen

Cet article a 2 commentaires

    1. C’est une autre façon de raconter l’histoire et d’aborder les personnages, comme Jinshi par exemple…

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