Les Anges oubliés

Un peu plus d’un an après Ghost Virus, Graham Masterton revient avec son duo d’inspecteurs spécialiste de l’étrange : le détective Pardoe et le sergent Patel dans ce nouveau roman, Les Anges oubliés. Ceux-ci voient leurs services réquisitionnés, car lors d’une tournée d’évaluation d’un bouchon de graisse, une équipe d’égoutiers se fait agresser par des êtres difformes. Dans le même temps, des femmes ayant interrompu leurs grossesses volontairement ou non, se retrouvent de nouveau enceintes de fœtus étranges et particulièrement tenaces. Vous vous en doutez les deux affaires sont liées et vont finir par se croiser.

Disons le franchement. Si vous trouviez que Ghost Virus était détaillé dans l’horreur, à côté de ce nouveau roman, le précédent est plutôt gentillet. Les nullipares pourront y voir des références à Alien ou autre Lovecraft comme le fit un certain troll chroniqueur, toute personne ayant de près ou de loin vécu une grossesse en aura en revanche des sueurs froides et y regardera à deux fois avant de se glisser sous sa couette. Comme toujours chez Graham Masterton, l’horreur s’inscrit dans le quotidien le plus trivial. Et nos deux enquêteurs casent au milieu de l’enquête un passage au fast-food, une tasse de thé ou une promenade avec le chien de leur ex-femme. C’est cette irruption de l’indicible dans ce qui ressemble à la vie londonienne la plus ordinaire qui soit qui fait toute la saveur de ce livre.

L’histoire et l’explication derrière ces actes monstrueux restent elles des plus classiques. Et feront grincer des dents, celles et ceux qui voudraient réhabiliter la figure de la sorcière. Celle-ci est digne des meilleurs films d’horreur, même si ses motivations sont assez vite expédiées, tout comme la résolution finale. Cette tendance récente à écourter ses romans est d’ailleurs assez dommage alors que les différents points de vue et les multiples rebondissements avaient jusqu’au bout tenu le lecteur en haleine. Une dernière précision, la version francophone de ce livre émane d’une maison d’édition belge, donc vous y trouverez des « nonante » et des « septante » qui pourront vous surprendre et même des lampes DEL, appellation québécoise de nos LED (diodes électroluminescentes). La première fois pour une lectrice française, cela étonne. Mais l’œil s’habitue vite et cela ne freine pas la lecture.

Les Anges oubliés
de Graham Masterton
traduction de Christophe Corthouts-Collins
Éditions Livr’S

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