Lady Sherlock

Suite à ma chronique sur Lady Helen : Le club des mauvais jours, une amie m’avait prêté les deux premiers tomes de Lady Sherlock (A Study in Scarlet Women devenu en français Une Étude en rose bonbon par je ne sais quel mystère et A Conspiracy in Belgravia). Finalement, ils sont enfin remontés dans ma pile à lire, ont été dévorés en quelques insomnies et ont vite été suivis par le troisième (The Hollow of Fear) et le quatrième (The Art of Theft). À l’heure actuelle, la série écrite par Sherry Thomas compte six volumes en anglais et les deux ont déjà été publiés en français.
De quoi parle Lady Sherlock ? Déjà contrairement à la trilogie de Lady Helen, il ne s’agit pas du tout de fantasy, mais bien d’une fiction historique et d’une énième variation autour du thème de Sherlock Holmes. Nous y suivons les premières enquêtes de Sherlock Holmes depuis son appartement de Baker Street. Ou plutôt les enquêtes de Charlotte Holmes, jeune femme de bonne famille qui n’hésite pas dans A Study in Scarlet Women à employer des moyens radicaux pour échapper au mariage que veulent lui imposer ses parents et la société, et qui va devoir trouver une nouvelle source de revenus. Comme ses capacités de déduction sont son meilleur atout, elle va se retrouver à s’inventer un frère alité (le fameux Sherlock Holmes) et ouvrir un cabinet de détective consultant en son nom.
Là où Sherry Thomas va plus loin qu’un simple décalque ou pastiche de l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle, c’est que celle-ci même si elle joue avec des noms connus (Moriarty, Watson) et des thématiques connues (un vol de lettres compromettantes dans The Art of Theft) arrive à s’éloigner complètement de son modèle pour faire une œuvre originale. La Lady Sherlock qui donne son nom à la série n’est pas un clone féminin du grand détective : Charlotte Holmes a sa propre personnalité, ses propres particularités (la gourmandise et un intérêt soutenu pour la mode et les fanfreluches ne sont pas des traits connus de Sherlock Holmes par exemple), et ses méthodes s’en démarquent également. Les autres personnages sont également bien campés et se révèlent passionnants, allant au-delà des archétypes. Sherry Thomas étant connue d’abord comme une autrice de romance, celle-ci est bien présente sans pour autant écraser le reste. Il s’agit plutôt de construire un récit-cadre englobant toute la série qui fait que, contrairement aux aventures de Sherlock Holmes, chaque livre ne peut se lire de manière indépendante par rapport au précédent. D’une enquête à l’autre, nous voyons comment Charlotte arrive peu à peu à s’émanciper et à aider ses sœurs, les relations amicales et amoureuses de celle-ci et peu à peu en savoir plus sur Moriarty, sa bande et sa propre famille.
Le style de Sherry Thomas très fleuri, n’est pourtant pas surchargé. La romance (qui est, rappelons-le, loin d’être mon genre littéraire favori) est certes présente dans cette série, mais d’une part, elle évite les clichés les plus évidents du genre, et d’autre part sa place est suffisamment légère pour ne pas prendre le pas sur les enquêtes policières ou les intrigues familiales. En résumé, si vous aimez les histoires policières avec un cadre historique, les récits bien rythmés avec des personnages originaux et attachants, cette série est faite pour vous.

Lady Sherlock
(A Study in Scarlet Women t.1, A Conspiracy in Belgravia t.2, The Hollow of Fear t.3, The Art of Theft t.4
)
de Sherry Thomas
Éditions Berkley

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