La Tour de garde

Plus d’un an après avoir entamé ma découverte de La Tour de garde en lisant les deux premiers tomes, Le Sang de la Cité et Citadins de demain, à la fin de l’été 2023, il est temps de refermer ce cycle. Et même si j’ai parcouru les quatre autres livres (Trois lucioles et Les Contes suspendus pour Capitale du Sud et Morts aux geais ! et L’Armée fantoche pour Capitale du Nord) par à-coups, j’ai préféré arriver à la fin pour vous donner un avis global sur l’ensemble.
Pour les personnes n’ayant lu aucun
de ces livres, qu’est-ce que La Tour de garde ? C’est une saga de fantasy en six volumes et écrite à quatre mains, où Claire Duvivier relate l’histoire commençant à Dehaven, une ville marchande au nord d’un continent ressemblant fortement à l’Europe du XVIIIe ou XIXe siècle, et où Guillaume Chamanadjian se charge de conter l’histoire partant de Gemina, cité portuaire située au sud de ce même continent. Dans cet univers, la tour de garde désigne également un jeu de plateau populaire dans les deux villes et une tour physique en ruine, vestige d’une très ancienne guerre, à mi-chemin entre les deux « capitales ». Dans chaque ville, nous allons suivre un protagoniste : Nox, épicier, et protégé du duc de la Caouanne au sud et Amalia, jeune noble ayant une éducation remarquable pour la former aux affaires commerciales et politiques, mais excluant la fiction au nord. Quand tous deux vont découvrir l’envers du décor de leurs propres villes, ils vont être mêlés à des intrigues qui les dépassent et devoir partir chercher de l’aide là où ils ne l’imaginaient pas.
Dans cet univers, la magie fait son apparition petit à petit. Quasi imperceptible dans les premiers tomes, elle prend de plus en plus d’importance au fur et à mesure des tomes comme l’histoire des villes sous les villes progresse. Ses règles et la façon dont les habitants de cet univers l’abordent varient d’un peuple à l’autre, d’une ville à l’autre, et il faut parfois un petit temps d’adaptation à la lectrice pour comprendre que ce que l’un désigne par un terme correspond à un autre chez un autre personnage.
L’action prend également de l’ampleur : d’abord la destinée de chaque protagoniste, puis celle de la ville et celle du continent entier… Et comme toute histoire en multiples épisodes, tous ne vous plairont pas autant. Personnellement, le tome 2 du Sud m’a laissé sur ma faim, car il était typiquement un épisode de transition, alors que celui du Nord m’a plus attaché en raison de l’évolution psychologique d’Amalia durant cette transition. De même, j’ai préféré le tome de conclusion du Sud à celui du Nord, tout simplement parce qu’une partie des deux livres raconte les mêmes événements, mais vus par les yeux de personnages différents. En revanche, l’ensemble forme un tout impressionnant : riche dans la création de son monde et les relations d’une trilogie à l’autre, avec une bonne dose de péripéties sans être une longue succession de combats ou d’intrigues politiques (même si les deux sont bien présents) et en ayant des personnages qui sont loin d’être parfaits. Non seulement, j’ai pris un grand plaisir à lire cette double trilogie, mais je pense que je me replongerais à nouveau dedans avec tout autant de plaisir d’ici quelques années. Quitte à choisir un parcours différent entre les deux cités.

La Tour de Garde
(Le Sang de la cité, Trois Lucioles, Les Contes suspendus
et Citadins de demain, Mort aux geais !, L’armée fantoche)
de Guillaume Chamanadjian
et Claire Duvivier
Éditions
Aux forges de vulcain/Le livre de poche

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.