La Fontaine des âges

Papy fait de la résistance ! Et le vieil escroc ne compte pas lâcher la rampe tranquillement. Tel pourrait être le résumé de La Fontaine des âges de Nancy Kress. Ne croyez pas les gens qui vous le vendent comme étant une histoire d’amour du troisième âge. Ceux-ci n’ont visiblement rien compris à Max Feder, le « héros » de cette nouvelle. Qui, dirons-nous gentiment, est un égocentrique fini qui s’accroche à ce qu’il estime lui appartenir. Au début de l’histoire, cet ancien malfrat et ex-militaire coincé en maison de retraite se souvient de ses exploits de jeunesse et de ses amours tarifés avec Daria, une jeune Chypriote qui lui laissera une bague avec un baiser à l’intérieur. Sauf que… en jouant avec leur nouveau bot, ses petits-fils perdent ladite bague. Et ni une ni deux, voilà que le Max se met en tête de retrouver sa Daria pour lui arracher un nouveau baiser. Sauf que… la Daria en question, malgré les décennies passées, a toujours 18 ans et qu’elle est devenue la femme la plus précieuse de la planète et sa proche banlieue. Notre voyou sur le retour va donc devoir faire appel à d’autres connaissances pour parvenir à ses fins et la retrouver, malgré sa famille, le FBI et son grand âge.
Pour une première incursion dans l’univers de Nancy Kress, j’avoue avoir apprécié ma balade le temps d’Une-Heure-Lumière. Ce ne sera pas le titre le plus mémorable de la collection (les trois étant à lire ici, ici et ici – ce sont mes propres goûts le trio gagnant pourra être tout autre chez vous), mais il est plaisant. Le mélange gouailleux entre le yiddish de Max Feder et le romani de son ex-associé romani m’a évoqué L’étoile des gitans de Robert Silverberg, le côté space-opéra en moins et l’intrigue génétique en plus. Reste tout de même une impression de flottement,qui peut correspondre aux pensées d’un vieil homme, en passant d’une époque à l’autre et une fin explosive à la saveur de « tout ça pour ça ». L’écriture de Nancy Kress reste, malgré ce léger défaut, suffisamment prenante pour que je m’aventure surement à la relire. Pourquoi pas avec l’autre UHL qui lui est consacré dans un premier temps ?

La Fontaine des âges
De Nancy Kress
Traduction d’Erwann Perchoc
É
ditions Le Bélial

NB : Cette chronique s’inscrit dans le défi lecture imaginaire de 2023 concocté par Jean-Yves et Océane. Si le cœur vous dit de participer, allez lire leurs présentations et faites votre propre menu. Arbitrairement, ce livre sera dans la catégorie #M6C5. Il peut correspondre également aux catégories #M6C1, #M6C3, #M7C4, et #M4C3.

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