Kaiju Preservation Society

Que faire quand vous êtes écrivain à succès en plein milieu d’une pandémie et d’une période troublée pour votre pays et que vous êtes bloqué sur l’écriture de votre prochain roman ? Quand vous êtes John Scalzi, vous jetez à la poubelle le roman qui vous bloque, et pondez en deux mois un livre très drôle avec de grosses bestioles radioactives ! Et c’est ainsi que Kaiju Preservation Society est né.
Depuis le temps que ce blog vous parle de John Scalzi, vous le savez l’auteur n’a pas sa langue dans sa poche et sa plume est souvent acide parlant – même au fin fond des étoiles – du monde qui l’entoure. C’est d’autant plus vrai que l’histoire de ce nouveau roman commence dans le New York de 2020 au moment où l’épidémie de Covid se répand. Comme le patron de sa start-up de livraison de nourriture l’a mis à la porte avec perte et fracas, Jamie Gray se retrouve en pleine pandémie sans emploi stable avec des dettes jusqu’au coup. Lorsqu’une ancienne connaissance lui propose de le rejoindre dans son organisation de sauvegarde animale, Jamie va découvrir une autre terre où les kaïjus sont bien réels.
Ces véritables réacteurs nucléaires vivants doivent être confinés à leur dimension d’origine, sont une source d’étude sans fin par une bande de scientifiques fondus de science-fiction et de pop culture (au point de surnommer deux des créatures ailées Edward et Bella) mais attisent également la convoitise des militaires et de certains gros consortiums financiers sans scrupule…
Dans Kaiju Preservation Society, John Scalzi s’amuse énormément. En bon nerd lui-même, il multiplie les clins d’œil à l’imaginaire… Aux films de monstres, avec les Godzilla de la Toei en tête, mais également à la musique, à la SF et à la pop culture au sens large. Il s’en prend également au monde qui l’entoure dénonçant les travers des start-ups lancées sur du vent avec pour seul but de leurs dirigeants de les revendre contre un très gros chèque, l’économie du gig aux travailleurs exploités, les accointances sans scrupules entre militaires et industriels ou l’effet nocif des « enfants de… » qui après avoir acheté leurs diplômes avec l’argent parental se croient au-dessus de tout.
Et à la lecture ? Si vous êtes réceptif à l’humour de John Scalzi, vous apprécierez énormément ce nouveau livre. Ce n’est pas un de ses grands romans, notamment car les ficelles de l’intrigue se devinent assez vite, mais il est toujours très enlevé avec des répliques qui font mouche. Et au final, alors que cette pandémie n’en finit plus de faire des vagues, le rire est une médication plus que salutaire !

Kaiju Preservation Society
de John Scalzi
Éditions Tor

Cet article a 2 commentaires

  1. Il est dans ma wish depuis un moment celui ci (avant qu’il ne sorte).
    Je finirai par le lire, comme tout les Scalzi xD
    Mais j’avoue que je n’ai pas une super attente, principalement parce que j’ai eu pas mal de déconvenues sur les derniers livres de l’auteur (la fin de l’interdependance en particulier) qui me font dire qu’il n’est pas sur que j’apprécie ce livre autant que j’aimerai.
    Je compte toujours l’auteur dans ma favoris, et dans mon top des recommandations, mais j’attends d’être vraiment dans le bon état d’esprit pour sortir ses livres 🙂

    1. Stephanie

      Il est plus dans l’esprit de Locked In que dans celui de son dernier space opera.

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