La Cité oubliée

La Cité oubliée d’Hermine Lefebvre est un livre qui sait se faire remarquer en rayon. Couverture magnifique, toute en blanc et bleu, qui se détache des dos unis dans le rayon… Dorure et embossage qui appellent à la caresse… Intérieur agrémenté d’en-tête et de bordures. L’objet livre est magnifique en soi. Mais qu’en est-il de l’histoire ?
Précisons de suite qu’il s’agit d’un roman classé en « jeune adulte » par l’éditeur, qui dispose également d’une collection « adulte ». Pour qui ne comprend pas les subtilités marketing, c’est un roman à destination des adolescents (à partir de 15 à 16 ans) et adultes jusqu’au milieu de la vingtaine, car souvent cela concerne ce moment particulier de la vie – le passage à l’âge adulte.
Et souvent, c’est un roman qui met en avant la facilité de lecture et l’action avant la réflexion, et qui à la différence d’un roman purement pour adolescent, peut avoir des thématiques ou des scènes « adultes » (en clair du sexe et/ou de la violence). En pratique, vous pouvez apprécier ce type de romans, quel que soit votre âge (et il y en a quelques-uns déjà chroniqués sur ce blog), si vous tenez compte des caractéristiques du genre.
Et plus particulièrement concernant La Cité oubliée ? Côté action, le contrat est largement rempli. En alternant entre deux points de vue principaux – celui de Lauro, voleur au grand cœur voulant achever la quête de son père ; et celui de Clemente, sorcier reclus qui a été laissé trop longtemps sans contact humain – l’autrice nous livre une course effrénée à travers une Venise remplie de magie et de vapeur, avec des rebondissements de pages en pages quasiment jusqu’à la dernière. Peut-être un peu trop d’ailleurs, car elle ne prend pas assez le temps de se poser et de nous donner à voir cette ville, ou ses personnages. Pourquoi le père de Lauro est-il parti en quête de cette ville oubliée ? Qui est Fiore ? Comment la contrainte a-t-elle été apposée sur Clemente ?
Quelle est la différence entre la magie sauvage et celle utilisée par les sigillaires ? Les réponses à ces questions et à de nombreuses autres tiennent au mieux en quelques lignes de texte, qu’il est très facile de survoler pris dans le feu de l’action. Et c’est d’autant plus frustrant que les personnages sont attachants et que  l’écriture d’Hermine Lefebvre est belle et « donne à voir ». Donnez-nous juste un peu plus de temps pour contempler cette Venezia ?

La Cité oubliée
d’
Hermine Lefebvre
Éditions
Scrineo

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