Deux mangas qui mettent le body horror à l’honneur

Coup sur coup, deux séries – pourtant aux histoires très différentes – jouent avec les codes du body horror et de la possession, pour proposer des séries où l’horreur n’est pas le cœur du sujet, mais juste l’une des composantes d’un récit bien plus complexe et graphiquement riche.

After God

Depuis 30 ans des « divinités » ont envahi le Japon. La moitié du pays est interdite, car trop dangereuse. Waka, lycéenne, veut y accéder pour venger son amie. Elle va tomber sur une organisation qui lutte contre ces créatures et veut la recruter, mais également sur une divinité qui s’intéresse à la créature qui hante ses yeux. Avec des illustrations somptueuses, Sumi Eno livre ici une œuvre magistrale alternant les combats et le body horror avec des scènes comiques, et notamment un pseudo-félin kawaï comme tout. Plus que de religion, ce titre parle de libre arbitre, de suicide et du prix de la survie. Et après deux tomes déjà parus en France, j’avoue être surprise de la direction prise par l’histoire et me demander à chaque chapitre à qui accorder ma confiance. Je serai au rendez-vous pour la sortie du tome 3 en février prochain.

After God
de Sumi Eno
traduction de Pascale Simon

Éditions
Glénat

The Summer Hikaru Died

Ne vous fiez pas au titre anglais, cette série est belle et bien disponible en français. Ici nous quittons un monde postapocalyptique et Tokyo pour partir dans la campagne japonaise actuelle. Ici, Yoshiki est un lycéen qui trouve que son plus vieil ami, Hikaru est étrange. En effet, six mois plutôt celui-ci a fait une mauvaise chute en forêt. Depuis, une entité mystérieuse a pris son apparence et cherche à se faire accepter par ses proches. Qui est-elle ? Quels sont ses liens avec les événements étranges qui se passent dans le village ? Et Yoshiki pourra-t-il assumer les sentiments qu’il éprouve pour cette créature ?
Créé par Mokumokuren pendant ses études secondaires, le manga a d’abord été présenté depuis 2021 sur Twitter avant sa publication officielle dans Young Ace Up. Ici, malgré l’horreur de la situation et de ce qui se cache à l’intérieur d’Hikaru (et de la forêt entourant le village), la peur et la surenchère graphique ne sont pas au cœur du sujet. Ce qui me fait tourner les pages est un mélange entre l’enquête pour savoir ce qu’il se passe dans ce village, la curiosité pour l’évolution des relations entre les deux garçons et l’émerveillement pour les choix graphiques du mangaka, jeune, mais déjà accompli (même s’il révèle à la fin du tome 2 avoir des assistants). Hâte de voir où il nous mènera.

The Summer Hikaru Died
de Mokumokuren
traduction de Manon Debienne et Sayaka Okada
Éditions Pika

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