Octobre est certes le mois de l’imaginaire, mais c’est également le mois idéal pour frissonner… Et l’un des titres les plus intrigants du moment dans l’horreur sort en manga chez Pika. Il s’agit de The Summer Hiraku Died de Mokumokuren. Dans un coin perdu au fond de la campagne japonaise, Yoshiki et Hikaru sont inséparables depuis l’enfance. Sauf que… depuis qu’Hikaru a disparu en forêt six mois plus tôt, il a changé. Son apparence, ses souvenirs et son comportement sont identiques, mais Yoshiki le sait c’est une autre entité qui occupe désormais le corps de son ami. Doit-il le dénoncer ? Doit-il s’en méfier ? Ou au contraire, doit-il se rapprocher de lui, seul lien qui lui reste avec le disparu ?
Dans ce premier volume (l’histoire toujours en cours au Japon en compte pour l’instant 3), les bases sont vite posées : dès la sixième planche, l’absence d’humanité d’Hiraku est évidente. Pour autant, c’est un tome bien mystérieux. D’un côté, il y a l’horreur pure de la situation : qui est l’entité qui s’est emparée de l’adolescent, dans quelles conditions, pourquoi, quels sont ses pouvoirs ? Et de l’autre, il a l’évolution des sentiments entre les deux protagonistes qui ne savent pas comment définir leur relation : amitié, souvenir d’un lien profond déformé par l’altérité de l’un d’entre eux, ou plus ? Et cette attirance, mêlée de répulsion pour le nouveau Hikaru, va mener Yoshiki sur des chemins inattendus et à la découverte des secrets de sa petite ville. Le tout étant servi par un style graphique très particulier avec des plans décalés (en contre-plongée, se focalisant sur un détail à côté des personnages principaux repoussés en bord de case, à contrejour) et des stratégies visuelles pour nous en dire plus sur les personnages ou au contraire nous dérouter (le changement de couleur dans les bulles d’Hiraku par exemple). Après un début rempli de questions, je lirai avec attention la suite pour avoir enfin quelques réponses.
The Summer Hiraku Died
De Mokumokuren
Traduction de Manon Debienne
Éditions Pika
