Une Étude en émeraude

Une autre histoire mêlant la mythologie Lovecraftienne et Sherlock Holmes ne vaudrait habituellement pas les honneurs de ce blog. Mais quand le récit en question a été écrit par Neil Gaiman, qu’il est adapté en BD par Rafael Albuquerque (American Vampire) et Rafael Scavone et qu’elle marque les débuts d’un nouvel éditeur francophone de comics, je ne pouvais que me pencher dessus, tellement Une Étude en émeraude est un pur régal.
Avant toute chose un petit mot sur Black River. Cette maison d’édition appartient au groupe Editis qui a également 404 éditions pour publier des comics et des romans graphiques (c’est notamment chez eux qu’est parue la version française de Fangs). Elle se positionnera selon le communiqué de presse sur des comics inspirés de thématiques ancrées dans la pop-culture (les deux autres titres lancés sont des produits dérivés de licence de jeu de cartes, Magic, et de jeu vidéo, Assassin’s Creed). Autant dire qu’Une Étude en émeraude tranche dans le sujet.
Cet album nous plonge dans un Londres victorien où les Grands Anciens sont parmi les hommes (enfin surtout parmi la classe dirigeante). Un ancien soldat, le Major, revient blessé d’Afghanistan et emménage avec un curieux détective-consultant. Leur première enquête va les entraîner dans les bas-fonds de la ville pour découvrir qui a éventré un membre éloigné de la famille royale au sang vert. Familier non ? Oui, tout à fait, mais Neil Gaiman maîtrise tout aussi bien la mythologie entourant Sherlock Holmes (et les différentes nouvelles et romans où apparaissent le célèbre détective et le Dr Watson), que celle autour de Cthulhu ou encore les différentes théories entourant l’identité de Jack l’
Éventreur. Il s’en sert pour truffer de référence une histoire somme toute classique. Et il retourner l’opinion de son lectorat avec simplement deux signatures en bas de pages en fin de récit. Quant aux dessins, Rafael Albuquerque ne déçoit pas. Pour certains passages (notamment ceux avec Victoria), il va chercher son inspiration dans le Hellboy de Mike Mignola. Mais son trait acéré identifiable entre tous et le choix de couleurs apportant une patine volontairement ancienne aux planches font merveille.

Une Étude en émeraude
de Neil Gaiman (texte original), Rafael Albuquerque (dessin et adaptation scénaristique) et Rafael Scavone (adaptation scénaristique
traduction de David Guélou
Éditions
Black River

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