Un mois de l’imaginaire, pour quoi faire ?

Pour la septième année consécutive, le mois d’octobre en France est consacré à l’imaginaire. Est-ce une nouvelle fête nationale ? Une manifestation organisée par l’UNESCO ? Que nenni, ce Mois de l’imaginaire a été imaginé par un collectif d’éditeurs – 25 cette année – pour mettre en avant les livres qu’ils publient et le rayon imaginaire en général dans les librairies et les bibliothèques un peu partout en France. Il faut dire que, selon l’Observatoire de l’imaginaire, les différents genres qui le compose représentent un chiffre d’affaires de 59 millions d’euros par an (répartis à peu près équitablement entre les ventes en livre de poche, moins chers mais plus vendus, et en grand format). En volume, il se vend 70 % de livre de poche, contre 30 % de grand format. Et, malgré l’inflation galopante et la hausse des coûts de fabrication (du papier, ne rêvons pas les auteurs, traducteurs et autres petites mains de la chaîne du livre n’ont pas été augmentés), ce chiffre d’affaires n’affiche qu’une baisse de 7 % pour les grands formats et de 5 % pour les poches en 2022. Chiffre qui ne tiennent pas compte des ventes jeunesse et young adulte car celles-ci ne sont scindées par genre. La production est également soutenue, avec 1359 titres publiés en adulte et 529 titres en jeunesse en 2022, dont respectivement 735 et 313 premières sorties. Il y a du choix !
Concrètement, à destination du grand public, cette mise en avant qu’est le Mois de l’imaginaire passe par des événements tels que des rencontres ou dédicaces en librairies et bibliothèques un peu partout dans l’ensemble du territoire, et l’organisation de tables rondes et autres interviews en ligne. Et pour les professionnels, de communication auprès des médias généralistes pour que ceux-ci n’oublient pas l’imaginaire dans leurs pages Culture et des ateliers pour inciter les libraires et bibliothécaires à avoir un rayon dédié et à l’animer régulièrement. C’est donc pour les lecteurs avertis l’occasion de rencontrer auteurs et autrices près de chez eux ou d’avoir l’équivalent d’un salon dédié à l’imaginaire répandu un peu partout sur le territoire.
Sauf que… ce Mois de l’imaginaire est limité. Même si le collectif regroupe des éditeurs adultes et jeunesse, et que pour la première fois cette année un éditeur BD (Glénat) les rejoint, il laisse de côté tout un pan de l’imaginaire. Les jeux vidéo, les mangas, les séries TV, les films, et autres ? Pour l’instant, vous ne trouverez pas grand-chose dans ce domaine, même si des synergies existent dans les faits. Et que les lecteurs d’imaginaire lisent aussi souvent d’autres genres et consomment également d’autres loisirs… Ce qui explique peut-être qu’en dehors du petit milieu qui non seulement lit de l’imaginaire, mais en suit son actualité sur le Web et les réseaux sociaux, ce mois ne soit encore que peu connu. Et si vous souhaitez repérer les événements près de chez vous, vous pouvez consulter le site du mois de l’imaginaire, ou en suivre l’actualité sur Facebook ou Instagram. Et dans le monde physique, guetter l’affiche qui illustre cet article. Allez-vous être tentés ?

Cet article a 3 commentaires

    1. Stéphanie

      D’après la page Facebook de l’événement, elles et ils peuvent se greffer à l’événement en utilisant leurs contacts et leurs visuels pour plus de visibilité. Je vous conseille de vous rapprocher des organisateurs à ce sujet.

  1. Les Lectures du Maki

    Le mois de l’Imaginaire n’intéresse vraiment qu’une niche, que ceux qui sont déjà dans le jeu. Les grands médias boudent ce genre de littérature ou alors mettent en avant les auteurs et autrices publiées dans des collections généralistes, ou ceux qui vendent déjà des milliers de livres (Franck Thiliez, Bernard Werber et consort…)

    Imaginez que le journal de France TV parle d’Ada Palmer ou que TF1 de Kim Stanley Robinson, par exemple !?

    En attendant on ne peut que continuer à mettre en avant, à notre échelle, nos belles littératures genrées et espérer que ce Mois soit accaparé chaque année par un public plus large.

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