Tant que le café est encore chaud

Mon amour du café est tellement connu, qu’on m’offre désormais des livres avec le mot café dedans. Comme ce Tant que le café est encore chaud de reçu en cadeau de Noël tardif… Et ma foi, même si je ne suis pas du tout cliente des romans « feel-good » à la française, j’avoue que leurs équivalents japonais mâtinés de fantastique sont nettement plus dans mes goûts. Ici, le point de départ est simple. Nous sommes dans un tout petit café de Tokyo classique… sauf qu’il est hanté par un fantôme aimant lire. Dès que le fantôme se lève pour aller aux toilettes, quiconque prend sa place peut voyager dans le passé, le temps d’une tasse de café. Il y a quelques règles à suivre : le voyage ne peut se faire qu’à l’intérieur du café lui-même, il s’achève une fois la tasse bue ou la boisson complètement refroidie et quoiqu’il arrive, il est impossible de changer le présent. Cela n’empêche pas certains clients du café de tenter le coup, par désespoir ou pour trouver une consolation quelconque.
Premier volet d’une trilogie nommée Le café Tokyoite, ce roman ne donne aucune explication aux facultés surnaturelles de ce café, ni à la raison de la présence d’un fantôme aussi revêche en son sein (quoi que j’avoue, si on me dérangeait aussi souvent alors que je suis plongée dans un livre, moi aussi je serais peu aimable). Tout comme le rôle de capsule temporelle du bazar Namiya n’est jamais expliqué. Ce qui compte n’est pas le mécanisme, mais la façon dont ces voyages temporels changent les voyageurs. Et dans le cas présent, les amènent à se réconcilier avec leurs passés (ou leurs futurs ?) et à accepter leur situation actuelle. En faisant un pas de côté pour voir leur cas sous un autre angle, ou avoir une information complémentaire. Cela pourrait vite tourner au mièvre, ou à l’abus de bons sentiments, mais l’action est rythmée, le texte est court – il fut lu en quelques trajets de tram – et les personnages sont attachants. Il faut dire qu’avant d’être un roman, cette histoire fut d’abord une pièce de théâtre et que l’unité de lieu et la puissance des dialogues ont été conservées pour en faire un texte particulièrement vivant et agréable à lire. Le temps d’une bonne tasse de café bien chaude.

Tant que le café est encore chaud
de Toshikazu Kawaguchi
traduction de
Miyako Slocombe
Éditions
Le Livre de poche

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