J’ai un péché mignon : les polars nordiques, et plus particulièrement suédois. Même si le rythme de lecture est toujours assez particulier, j’avoue que l’hiver scandinave va souvent dans mon imaginaire avec une ambiance glauque et criminelle propice aux frissons. Quand NetGalley France a mis en accès libre Studio 6 – Une enquête d’Annika Bengtzon, le premier roman d’une série policière par une autrice suédoise, Liza Marklund, que je ne connaissais pas, je me suis jetée dessus.
Le résultat se lit très bien et très vite, ce qui est toujours bon pour un polar. Mais j’ai un avis plus mitigé sur le titre lui-même. L’enquête est assez faible, on sait assez rapidement qui est le coupable et le fait d’y mêler un scandale politique réel comme l’affaire IB est intéressant, mais ne fait pas grand-chose pour alimenter l’intrigue.
En revanche, le personnage même d’Annika Bengtzon est intéressant. Au début de Studio 6, elle est intérimaire dans un grand tabloïd de la capitale et découvre peu à peu le métier de journaliste spécialiste des faits divers. Elle va donc enquêter sur la mort de Joselyn dans le parc avec son lot d’erreurs de débutantes, d’embûches professionnelles et d’errements sentimentaux. La description du fonctionnement de la rédaction et des différentes institutions suédoises, avec notamment l’obligation de transparence totale qui laisse songeuse dans nos contrées plus méridionales, est extrêmement intéressante et bien menée. Pour le coup, je me suis souvent retrouvée à encourager mentalement Annika pour qu’elle se fasse sa place au soleil. La fin plus personnelle est aussi classique d’un certain sous-genre de la littérature policière suédoise (Camilla Läckberg est également coutumière du fait par exemple), mais je l’ai trouvé personnellement assez téléphonée. Malgré tout, j’ai passé un bon moment avec ce livre, troisième réédition en France du titre. Je tenterais peut-être d’autres enquêtes d’Annika Bengtzon, si je les trouve chez un bouquiniste, dans une bibliothèque ou en promotion.
Studio 6 – une enquête d’Annika Bengtzon
de Liza Marklund
traduction de Christopher Burjström
Éditions Hachette