Les rêves qui nous restent

Mégapole tentaculaire avec des masses opprimées par une élite technocapitaliste ? Oui. Difficulté de faire la différence entre le monde virtuel et le monde réel ? Oui. Interrogation autour de l’émancipation des intelligences artificielles ? Oui. Pas de doute, Les rêves qui nous restent de Boris Quercia coche toutes les cases du cyberpunk. Il pourrait même un cliché du genre s’il avait tiré en longueur. Mais le fait qu’il soit court – 208 pages dans la version de poche – en fait un condensé très digeste et passionnant. Autre nuance, ce livre n’est pas écrit par un auteur anglo-saxon, ni nippon, mais chilien. La façon d’appréhender les relations sociales, et de camper les différents personnages, change. C’est cette différence, ce ton plus noir, mais également plus émotionnel qui fait tout l’intérêt du film.
Les rêves qui nous restent nous raconte l’histoire de Natalio, un flic de classe 5 affecté aux sales besognes, et de son nouvel électroquant avec toutes ses défaillances. Réduit au plus bas niveau ou presque dans la City, il se retrouve à devoir enquêter pour un consortium exploitant les rêves des dormeurs pour leur voler leur vie, alors que la révolte gronde : entre la City et la vieille ville, entre les androïdes, les intelligences artificielles et les êtres organiques ; entre les souvenirs et la réalité du quotidien. Dès le départ, il est évident que Natalio n’est pas Rick Deckard, le protagoniste de Blade Runner, et que la fin de son histoire ne sera pas heureuse. Et pourtant, la chronique de cette déchéance fascine et le livre se termine sur une note d’espoir, mais pas pour lui…

Les rêves qui nous restent
D
e Boris Quercia
Traduction d’Isabel Siklodi et Gilles Marie

É
ditions Pocket

NB : Cette chronique s’inscrit dans le défi lecture imaginaire de 2023 concocté par Jean-Yves et Océane. Si le cœur vous dit de participer, allez lire leurs présentations et faites votre propre menu. Arbitrairement, ce livre sera dans la catégorie #M1C2. Il peut correspondre également aux catégories #M1C1, #M4C3, #M6C3 et #M7C4.

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