Les enfants d’Icare

Couverture J'ai Lu 1984 de Les enfants d'Icare d'Arthur C.ClarkeJe pensais bien connaître Arthur C. Clarke. J’avais lu les classiques – 2001, l’odyssée de l’espace et ses trois suites (la troisième et la quatrième étant très très dispensables), le cycle de Rama – et certains titres plus méconnus comme Les Prairies bleues, Les Fontaines du Paradis ou Chants de la Terre lointaine. Et pourtant il me manquait l’un de ses premiers grands succès, Les enfants d’Icare (Childhood’s End en VO comme la minisérie du même nom sortie en 2015). Et donc, un passage en brocante et une édition avec une couverture assez marquante plus tard, le voici entre mes mains.
Les enfants d’Icare n’est pas un livre, mais au moins trois livres différents, dont les histoires se suivent, mais dont le style varie suffisamment pour se lire presque indépendamment. Même si l’ensemble lui-même est très court, avec à peine plus de 250 pages en poche. La première histoire commence en 1954 : quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la course à l’espace bat son plein entre les États-Unis et l’URSS. Alors qu’un des camps va lancer sa première fusée, des vaisseaux extra-terrestres apparaissent au-dessus des principales villes de la planète. Les humains sont alors contraints de revoir toute leur conception du monde et de s’engager sur une voie nettement plus pacifique et unifiée. La deuxième histoire commence 50 ans après la première : les extra-terrestres, surnommés les Suzerains par les humains, ont enfin dévoilé leur apparence. L’Humanité et la Terre vivent un âge d’or, grâce à la science. Pourtant certains rêvent encore aux étoiles tandis que d’autres se tournent vers le paranormal pour donner un sens à leur vie. La troisième histoire est à proprement parler la fin de l’enfance pour l’Humanité : le rôle des Suzerains est enfin dévoilé et l’Histoire s’achève.
Chaque segment a son propre ton : aventure et enquête pour le premier, description d’une utopie avec juste le petit grain de sable qui va bien pour tenir en haleine le lecteur pour le second, et fin des illusions et levée des derniers secrets pour le troisième. Le tout dans le style précis et fluide d’Arthur C. Clarke qui donne l’impression que les pages se tournent toutes seules (malgré quelques coquilles dans le texte de l’édition entre mes mains). Certains thèmes chers à l’auteur se retrouvent déjà dans ce texte : un gouvernement unifié avec une économie de l’abondance, une exploration des fonds marins, pas mal d’informations technologiques, mais également des interrogations sur l’avenir de l’homme et sur sa place dans l’univers, et le fait qu’il faille « éduquer » l’Humanité. Malgré tout certains passages sont très datés dans les années 50 avec l’une des rares protagonistes féminines qui se retrouve facilement ravie de jouer les femmes au foyer et de cuisiner pour son mari et ses deux enfants sur une île dédiée aux développements des arts et de la création ou comme quelques réflexions sur l’avancée des colonisateurs sur les colonisés (rappelons que l’auteur est un Britannique qui a décidé de vivre sa vie adulte dans une ancienne colonie britannique devenue indépendante, le Sri Lanka). Cela ne gâche pas le plaisir de la lecture, mais mieux vaut être prévenu.

Les enfants d’Icare
D’
Arthur C. Clarke
Traduction d
e Michel Deutsch
É
ditions J’ai Lu (désormais disponible chez Bragelonne en neuf)

NB : Cette chronique s’inscrit dans le défi lecture imaginaire de 2023 concocté par Jean-Yves et Océane. Si le cœur vous dit de participer, allez lire leurs présentations et faites votre propre menu. Arbitrairement, ce livre sera dans la catégorie #M4C2 Il peut correspondre également aux catégories #M1C61, #M2C1, #M3C2, #M4C4, #M6C1 et #M7C5.

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