Le dossier Arkham

Si vous comptiez découvrir l’histoire de Cthulhu et des autres Grands Anciens en vous évitant la prose d’H.P. Lovecraft ou de ses successeurs immédiats, passez votre chemin. Le dossier Arkham d’Alex Nikolavitch est certes d’une lecture très facile et très agréable, mais il présuppose que son lecteur a un minimum de connaissance dans la mythologie bâtie par le « rêveur de Providence ». Et au-delà de l’univers maudit du Necronomicon, une bonne connaissance de la pop-culture du 20e comme du 21siècle n’est pas un luxe pour comprendre tous les jeux de mots, toutes les allusions et tous les clients d’œil du texte, y compris le retournement final.
Si vous avez les bases, de quoi parle Le dossier Arkham ? D’une enquête policière menée par un certain Agent Chris Carter (oui dès le départ, la vérité est ailleurs) sur la mort mystérieuse d’un détective privé visiblement déchiqueté par une bête invisible dans son bureau fermé. Pour résoudre ce mystère, l’agent — et vous qui lisez l’ouvrage par la même occasion — devra reprendre le dossier constitué à l’occasion de sa dernière affaire : la disparition d’un certain Kurt Plissen, étudiant à l’université Miskatonic. De coupure de presses en rencontre pittoresque dans les villages côtiers de Nouvelle-Angleterre ou à l’ombre des mesa du Far-West, en passant par des récits de pulp hauts en couleur, ce dossier dresse en filigrane l’affrontement entre deux sectes à l’aube et durant la Seconde Guerre mondiale pour profiter d’une mystérieuse configuration astrale et activer la venue d’une tout aussi mystérieuse entité. En clair, hâter la venue du fameux Case Nightmare Green des Laundry Files de Charles Stross. Sauf que l’entité en question n’atterrira pas franchement dans le même hôte et la face du 20
siècle en sera bouleversée.
Le dossier Arkham est un court livre richement illustré très plaisant, sorte d’Almanach Vermot de l’univers Lovecraftien, raconté sans les inévitables lourdeurs de style de l’écrivain américain. Si vous avez la moindre connaissance des êtres et personnages évoqués, ne serait-ce qu’en ayant joué à L’Appel de Cthulhu, vous serez vite en terrain familier. Et plutôt que d’affronter des terreurs indicibles, vous risquerez de mourir de rire…

Le dossier Arkham
d’Alex Nikolavitch
Éditions Léha

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