Dans le même univers que La Débusqueuse de mondes, Le Chant des Fenjicks de Luce Basseterre n’est pas une suite, mais une préquelle, quelques années ou siècles auparavant, longévité des personnages oblige.
Ici, Luce Basseterre va revenir à un classique du space opera : la guerre spatiale. Ou plutôt la guérilla de libération des cybersquales, ces grandes baleines cosmiques transformées en taxi robotisé et lobotomisé par les Chaleks, un empire regroupant plusieurs peuples sentients, mais dominé par des caméléons hermaphrodites et plutôt psychorigides dans leurs comportements et leurs conceptions de la vie.
Pour autant, l’autrice ne va pas nous livrer une histoire classique avec d’un côté les bons et de l’autre les méchants, ou même les méchants affrontant d’autres, encore plus méchants. Luce Basseterre nous plonge dans un récit choral nous invitant à suivre plusieurs personnages qui seront impliqués dans cette libération. Chacun d’eux part avec ses idées préconçues et pense être du bon côté de la barrière, avant d’évoluer au fil des événements. Pire, le premier tiers du récit nous fait suivre Waü Nak Du, jeune Chalek affecté à la conversion des Fenjiks en cybersquale, et Smine Furr, jeune félidé sur une planète en train d’être colonisée par les Chaleks. Par la suite, ils seront rejoints par d’autres personnages : squales, félidés, humains, reptiles ou plantes divers et variés… Dont un nom bien connu des lecteurs de La Débusqueuse de mondes.
Si le ton entre les deux livres est différent, Luce Basseterre réussit encore son pari. Même plongés en pleine guerre avec une grande capacité destructive, les personnages sont tout sauf des guerriers : ce sont des hackers, des bricoleurs ou tous simplement des gens qui, pris dans des événements qu’ils ne contrôlent pas, veulent reprendre le cours de leur vie. Et si certains en sortent meurtris comme Waü Nak Du ou Samtol, et d’autres ne s’en sortiront pas, à la fin de la lecture de ce livre, c’est l’optimisme, l’espoir et la satisfaction qui domine. Malgré la multiplication des personnages et le passage incessant d’un endroit à l’autre, Le Chant des Fenjicks se lit sans encombre et presque sans escale, une bonne tasse de thé à la main…
Le Chant des Fenjiks
de Luce Basseterre
Éditions Mnémos
Ca a l’air très sympa, comme tu m’en avais déjà parlé un peu.
Je ne sais pas pourquoi mais j’ai quand même moins aimé La Débusqueuse de mondes. Émotionnellement je n’avais pas retrouvé l’implication que j’avais eu pour les personnages dans Les enfants du passé.
En fait je trouvais que ça faisait un peu trop « fable », c’était trop gentillet, pas assez marquant ou vibrant quoi. Sans doute à cause du seul personnage humain que je n’ai pas vraiment aimé au final.
Bref, je réfléchis sur celui ci, d’un coté il me tente mais d’un autre je suis un peu refroidit parce que je ne savais pas que ça se passait dans le même univers que la Débusqueuse (je l’ai découvert avec ta chronique).
Celui-ci est plus adulte dans sa thématique. Je n’ai pas lu Les enfants du passé, donc je ne peux pas comparer. Mais, il est plus profond que la Débusqueuse.
J’ai bien aimé « La débusqueuse de mondes », chic chic chic, pouvoir me plonger dans le même univers !