De T.Kingfisher, je ne connaissais que quelques romans jeunesse et son activité sur les réseaux sociaux. Étant dans un esprit horrifique et ayant été attirée par la couverture, je me suis laissée séduire par A House with Good Bones. Le point de départ est assez simple : Sam, archéoentomologiste (c’est-à-dire une archéologue spécialisée dans l’identification des insectes sur les sites de fouilles) se retrouve logée dans le pavillon de sa mère en Caroline du Nord. Or, celui-ci ne correspond pas du tout à ses souvenirs et semble particulièrement intéresser les vautours et les coccinelles. Sa mère a visiblement maigri et se comporte comme si elle était épiée en permanence. Que se passe-t-il ?
Le résultat de ce point de départ est un roman relativement court et étrange de maison hantée, mâtiné d’une bonne grosse dose de sarcasme, d’humour gaguesque et de traumatismes familiaux multigénérationnels.
N’ayant aucune phobie particulière autour des insectes ou des roses, j’avoue que ce livre ne fut pas très horrifique à mon goût et que de ce côté-là, le contrat n’est pas rempli. En revanche, même s’il monte en puissance lentement avant de réellement se déchaîner dans le dernier quart, je ne l’ai pas lâché. Le style de l’autrice est fluide et entraînant. Ses personnages bien campés et loin de stéréotypes du genre, sont attachants ou juste assez déplaisants pour être crédibles. L’arrivée du fantastique par petites touches et les tentatives de rationalisation de plus en plus biscornues de Sam sont un vrai régal. En plus, il faut reconnaître un talent certain à T.Kingfisher qui arrive à faire sursauter sa lectrice avec une invasion nocturne de coccinelles ou quelques roses coupées. Seul bémol du livre ? Il donne envie d’adopter un vautour de compagnie, comme Hermès. Mais en est-ce vraiment un ?
A House with Good Bones
de T.Kingfisher
Éditions Titan Books