Le Sorcier de Terremer

Ursula K. Le Guin était une autrice fondatrice par bien des aspects dans la littérature de l’imaginaire du XXe siècle. Et parmi les textes les plus fréquemment lus figure son cycle de fantasy, Terremer. Mais l’adaptation de cette œuvre en série ou en film d’animation s’est faite avec plus ou moins de bonheur, et de fidélité à l’œuvre. Donc, quand Le Sorcier de Terremer, le premier livre du cycle, sort en BD chez un éditeur, Le Livre de poche, qui n’est pas connu pour ses publications graphiques, j’étais très curieuse…
Cette adaptation est signée Fred Fordham pour le texte comme pour l’illustration, et bénéficie d’une préface de Theo Downes-Le Guin qui en garantit une grande fidélité par rapport au roman originel. Et effectivement, si vous avez déjà lu Terremer, ou même d’autres livres de l’autrice, vous y retrouverez certaines de ses thématiques récurrentes, et son rythme si chaloupé.
Et si vous ne la connaissez pas du tout, c’est une façon de découvrir son œuvre en douceur.
L’histoire commence sur l’île de Gont, dans un petit village où Duny, le futur Épervier
protagoniste du cycle de Terremer, grandit comme une herbe folle entre un père forgeron sévère et une tante un peu sorcière sur les bords. Il découvre qu’il peut utiliser les mots de pouvoir puis, repéré par le sorcier de l’île, part parachever son apprentissage à Roke. Là, son orgueil le poussera à tenter un sortilège dangereux qui libère une puissance maléfique d’ailleurs. Cette puissance s’attachant à ses pas, il devra approfondir ses connaissances, parcourir tout l’archipel et affronter plusieurs épreuves avant de la maîtriser.
Ayant lu Le Sorcier de Terremer et ses suites, il y a bien longtemps (au siècle dernier, dans cette édition trouvée d’occasion plus précisément) et ne m’étant replongée dans l’histoire que pour regarder Les Contes de Terremer de Goro Miyazaki, j’avais un souvenir assez flou du déroulé de l’histoire. J’ai retrouvé le rythme particulier de la narration qui m’avait plu à l’époque. Ce qui est logique puisque la traduction de l’adaptation se base sur celle du traducteur d’origine, Philippe R. Hupp, sans qu’il soit fait mention d’une révision ou d’une adaptati
on nominative (juste la mention de Librairie Générale Française). Le trait et la colorisation de Fred Fordham sont également très beaux, et l’utilisation de l’aquarelle donne un côté onirique aux pages qui convient très bien au récit. En revanche, certaines scènes de nuit ou dans des lieux clos sombres (comme la forge du père) manquent de lisibilité, car les contours des personnages ressortent mal. Cette bande dessinée qui dépasse les 270 pages doit donc être lue dans un endroit bien lumineux pour en profiter pleinement. En tout cas, elle aura empli son office, en me donnant envie de me replonger dans le cycle entier de Terremer.

Le Sorcier de Terremer
De
Fred Fordham adapté du roman du même nom d’Ursula K. Le Guin
Traduction de
Philippe R. Hupp adaptée par Librairie Générale Française
Éditions
Livre de poche

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