We Have Always Been Here

Nouvelle chronique, et nouveau premier roman d’une autrice. Ici, nous partons de l’autre côté de l’Atlantique avec Lena Nguyen et We Have Always Been Here. Ce récit coche toutes les cases de ce qui pourrait être soit une bonne histoire de SF soit un pavé mortellement ennuyeux. Si vous lisez ces lignes, rassurez-vous, il s’agit de la première option.
De qui parle ce livre ? De Grace Park, psychologue profondément asociale, embarquée à bord du Deucalion, un vaisseau d’exploration devant déterminer sur la planète glacée Eos est propice à l’accueil d’une nouvelle colonie humaine. Sauf que Grace n’est pas autorisée à poser un pied à la surface de la planète.
De quoi parle ce livre ? D’un équipage de vaisseau qui perd peu à peu tous ses repères. Les humains semblent contaminés par un virus mental qui trouble leur sommeil et modifie leurs comportements. Les androïdes de bord se dérèglent et semblent se doter d’ébauches de sentiments. La source de ces ennuis est-elle à chercher sur la planète même ? Dans les entrailles du vaisseau, interdites également au Dr Park ? Ou dans son propre passé sur Terre ?
Tour à tour, ce récit de Lena Nguyen va évoquer le huis clos du Dragon sous la mer, l’angoisse des couloirs sombres et hantés d’Alien ou les interrogations sur l’empathie des machines de Blade Runner. Bien qu’humaine, sa narratrice n’a que peu de points communs avec les autres
membres « naturels » de l’équipage. Élevée par des androïdes en l’absence de figure parentale sous un biodome terrien, elle ne comprend pas les colons nés hors du système solaire qui, en retour, se méfient d’elle.
Les choix narratifs de Lena Nguyen sont aussi déroutants que la situation dans laquelle est plongée sa protagoniste. Comme elle, nous découvrons l’histoire par petites touches. Les chapitres flashback s’intercalent à la narration principale et tous ne concernent pas toujours Gr
ace ou le Deucalion. Si la fin justifie pleinement ces détours, ceux-ci entraînent parfois un problème de rythme dans la lecture. Comme dans tout bon récit de terreur psychologique, la tension monte doucement par petites touches avant le dernier tiers du livre où toutes les trames se rejoignent pour une conclusion pas aussi convenue et prévisible qu’on pouvait le craindre. À lire et une plume à suivre…

We Have Always Been Here
de 
Lena Nguyen
Éditions
Daw

Cet article a 3 commentaires

  1. Ce que tu en dis me fait penser à une de mes lectures récentes : Outpost de W. Michael Gear.
    Pas que ça soit la même histoire mais il y a plein de points plus ou moins similaire.
    Le fait qu’on ai un vaisseau qui arrive sur une planète très récemment découverte, et que l’action se déroule en grande partie sur le vaisseau.
    Qu’on ai des personnages qui ne se comprennent pas -parce que certains sont sur la planète depuis un moment et ont adoptés une hygiène de vie très différente des nouveaux arrivants qui eux viennent de l’espace aseptisé- c’est un peu différent mais ça reste des personnes élevée de façon différentes qui ne se comprennent pas et du coup ont des préjugés et tout.
    Qu’il y ai un mystère autour d’une possible espèce extraterrestres (enfin j’imagine, mais ça me semble être une des options dans ton livre aussi) qui essaye de communiquer via des moyen inconnus (dont changer le comportement de certaines personnes, envahir leurs rêves …)

    Le reste s’éloigne du sujet bien sur, sur plein d’autres points . D’ailleurs ma principale critique d’Outpost était que l’auteur intégrait trop de sujets différents dans un même livre, ce qui le rendait un peu brouillon. Du coup celui ci a l’air d’en avoir moins ce qui est un bon point.

    Bref tout ça pour dire que niveau ambiance je m’imagine pas mal de similarité et rien que de lire cet avis ça m’a totalement remis dans l’ambiance d’Outpost.
    Et du coup vu qu’elles avaient été mitigé, ça me freine un peu sur celui ci. Sans doute à tort d’ailleurs.

    1. Stéphanie Chaptal

      Alors justement non. Les extra-terrestres ne sont pas présents, ni sur Eos, ni ailleurs. A la limite c’est Grace Park qui est une « alien » pour les autres passager.
      N’ayant pas lu Outpost, je ne peux te dire si tu as tort ou raison d’être freinée sur celui-ci.

      1. Oui je parlais juste vis à vis de la phrase que tu as mise : « La source de ces ennuis est-elle à chercher sur la planète même ? » Ça laisse à penser que c’est une des possibilités de ce mystère.
        Enfin disons que dans ce cas la c’est limite la première chose auquel ça me fait penser vu que c’est quand même une grosse coïncidence que tout le « virus » arrive juste quand ils sont sur place.
        Je ne parlais pas forcement d’une race extraterrestres intelligente, ça n’est pas non plus le cas dans Outpost d’ailleurs, mais d’un problème « extraterrestre » dans le sens qui provient de la zone.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.