The Chronicles of Amber

Récemment sur un réseau social, une question était posée : quelle est la première œuvre de fantasy qui vous a passionnée ? Là où beaucoup ont cité un livre de Tolkien, de G.R.R.Martin, de Gemmel, ou la saga de Harry Potter, pour moi c’est sans conteste The Chronicles of Amber et son premier livre : Nine Princes in Amber de Roger Zelazny. Et j’y reviens très régulièrement, tant l’histoire de Corwin et de ses frères et sœurs, puis plus tard de son fils Merlin et de son cousin, me transporte. Et ce pour plusieurs raisons.
À la différence des standards de fantasy copiés et recopiés depuis Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux, The Chronicles of Amber ne se passe pas dans un univers médievalo-imaginaire, mais dans une multitude d’univers, dont assez fréquemment notre bonne vieille Terre (y compris Les Champs-Élysées parisiens qui n’apparaissent pas si souvent avec un rôle central dans la littérature de l’imaginaire américaine). Chaque monde a ses règles, son univers (que ce soit un Vegas de carton-pâte, une ville sous-marine ou l’extrémité chaotique du cosmos), et ses créatures, magiques ou non. Certaines sont à peine esquissées, d’autres vont prendre l’aspect de versions magnifiées d’animaux connus (comme Morgensten le cheval de Julian, ou les chiens de Flora), ou d’autres seront issues de la mythologie celte et gréco-romaine (licorne, manticore, griffon). Mais je vous garantis qu’en dix épisodes, je n’ai pas vu l’ombre d’un elfe, d’un troll et à peine un nain bossu (et encore parce que Dorkwin préfère cet aspect). La magie y a des règles claires et n’est pas la réponse à tout. D’ailleurs dans le premier cycle, elle n’apparait d’abord que comme un moyen de transport et de communication avant de prendre une importance plus grande dans les trois derniers livres au fur et à mesure que l’intrigue progresse ?
Au-delà de la simple fantasy, The Chronicles of Amber offre une variété de personnages sympathiques ou non suivant les moments, mais dont aucun, pas même Corwin le narrateur n’est clairement affilié du côté du Bien. Chacun poursuit ses propres objectifs et s’allie les uns aux autres au gré des événements et de son instinct de survie. Mélangeant intrigues de cours version Les rois maudits de Maurice Druon, action digne des meilleurs James Bond de Ian Fleming et humour pince-sans-rire, The Chronicles of Amber n’a pas perdu une ride depuis son écriture entre 1970 pour Nine Princes in Amber et 1978 pour The Courts of Chaos. Et hormis une baisse de rythme certaine dans The Guns of Avalon, le deuxième livre, il happe le lecteur et lui offre de grands éclats de rire, même au pire milieu d’une scène tragique. Comme Random tout juste échappé d’une poursuite à travers plusieurs mondes et avant le premier grand combat parlant de ses liens familiaux : « Of all my relations, I like sex the best and Eric the least. »

The Chronicles of Amber (Amber books 1–5)
de Roger Zelazny
Éditions Gollancz

PS : je cherche en anglais le second tome chez Gollancz (ou ailleurs) rassemblant le cycle de Merlin. Si vous savez où le trouver, n’hésitez pas à m’envoyer un petit mot.

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